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REVUE VOLCANS - Sommaire du n°66

lundi 17 décembre 2007, par Volcans

Sommaire :

 Hommage à André Aubry

 Venezuela

  • Tout le pouvoir au peuple… et à Chávez !, par Frédéric Lévêque
  • Je n’ai rien vu au Venezuela, par Seb

 MédiCuba

10 ans de solidarité, interview de Christian Jordi

 Grenoble

Aux côtés du Nicaragua, de Cuba, du Venezuela…, par Marie-France Allamand et Pilar de Bernardy

 États-Unis – Amérique latine

Le piège des agrocarburants, par Laura Carlsen

 Guatemala

L’oligarchie reste au pouvoir, par Miguel Ceto

 Argentine

Profession : cartoneros, par Verónica Gago

 Bolivie

Des médecins cubains en Bolivie, par Martin Garat

 Anniversaire de la mort du Che

  • Le Che aujourd’hui, par Michael Löwy
  • Critique de livres, par Robert March

 Cinéma

Rue Santa Fé de Carmen Castillo, par Anne Cauwel


Éditorial :

Ne pas se taire

« ¿ Por qué no te callas ? » Voilà comment le roi d’Espagne a pris à partie Chavez lors de la récente réunion au Chili du sommet ibéroaméricain. « Pourquoi tu ne te tais pas ? » Surprenante question, formulée dans un langage bien peu monarchique. Chavez s’était permis de qualifier Aznar de fasciste, en rappelant que l’ancien chef du gouvernement espagnol avait soutenu le coup d’Etat qui l’avait brièvement renversé en avril 2002. On comprend que le roi soit indisposé par le mot fasciste, lui qui doit à Franco d’être monté sur le trône d’Espagne et d’y régner depuis, s’accommodant sans état d’âme de la dictature avant d’apparaître comme le garant d’une transition sans heurt vers un régime de démocratie parlementaire.

Alors que le 2 décembre a lieu le référendum qui propose au peuple vénézuélien de ratifier un certain nombre de changements de la constitution, les attaques n’ont pas manqué pour dénoncer une dérive dictatoriale de Chavez. Elles se sont concentrées sur les articles de la nouvelle constitution qui prévoient de ne plus limiter le nombre de mandats successifs d’un président et de restreindre – dans des circonstances exceptionnelles – l’exercice de certains droits démocratiques.

On pourrait, non sans raison, se dire que l’inspiration en vient de nos bonnes vieilles démocraties parlementaires. C’est bien en France qu’un président peut être réélu sans limitation du nombre de ses mandats – Chirac a longtemps envisagé d’en briguer un troisième. C’est bien en Espagne qu’un Felipe Gonzalez a dirigé le gouvernement pendant quatre législatures successives de 1982 à 1996. En retour on verrait volontiers les constitutions de ces grands pays démocratiques modifiées pour que, à l’image de la constitution vénézuélienne, leurs dirigeants puissent être révoqués à mi-mandat par un simple référendum à la demande de 15 % des électeurs ou, encore, que le droit de vote soit reconnu dès l’âge de 16 ans.

Au fond, ce n’est pas d’éventuelles atteintes aux libertés démocratiques qui préoccupent les adversaires de la révolution bolivarienne mais plutôt ce qui, dans la nouvelle constitution, vise à élargir la démocratie participative et à inscrire dans le marbre la propriété inaliénable du peuple sur les principales ressources du pays. Ce qui les gêne, c’est que cette révolution suive son cours, que les transformations sociales qu’elle a mises en œuvre se poursuivent et s’approfondissent, qu’elle rencontre parmi les peuples d’Amérique latine un écho grandissant. C’est qu’elle veuille s’inscrire dans un socialisme du XXIe siècle qui reste à inventer. C’est qu’elle refuse de se taire.

Le mouvement de solidarité qu’elle suscite des deux côtés des océans ne doit pas se taire non plus. En Amérique latine, il se nourrit des changements profonds en cours en Bolivie ou en Equateur, de la radicalisation des mouvements populaires à l’image des sans terre au Brésil. En Europe il n’a pas du tout la même ampleur. Il est surtout animé par les collectifs qui de longue date ont apporté leur solidarité à l’Amérique latine. Solidarité avec les peuples du cône sud longtemps écrasés par les dictatures militaires, solidarité avec l’Amérique centrale quand la révolution sandiniste était porteuse de tant d’espoirs, solidarité avec le mouvement zapatiste… Le Venezuela, aujourd’hui, en a besoin. Une solidarité vigilante, critique, enthousiaste, résolue.


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