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DIAL 2980

BRÉSIL - Lettre pastorale de Dom Xavier Gilles de Maupeou

mardi 1er janvier 2008, mis en ligne par Dial

Dom Xavier Gilles de Maupeou, évêque du diocèse de Viana dans l’État du Maranhão [1] et président de la Commission pastorale de la terre, organisme de l’épiscopat brésilien au service des paysans sans terre, évoque deux drames survenus dans son diocèse, l’assassinat d’un Indien et d’un syndicaliste. Ils ont lutté pour une économie au service de l’homme et le respect de l’environnement. L’enjeu est double, politique et théologique. Dom Xavier Gilles termine sa lettre en invitant à la lecture d’importants passages du Document d’Aparecida sur le souci de l’environnement.


Viana, le 15 novembre 2007

Très chers frères et sœurs des communautés et des paroisses de l’Église particulière de Viana

J’ai décidé de vous écrire une lettre pastorale à la suite de graves évènements qui interpellent, une fois de plus, ma conscience de chrétien comme ma mission de pasteur.

Mais, auparavant, nous devons rappeler qu’être pasteur est un service qui, par l’Esprit Saint, configure l’évêque au modèle de l’unique et vrai Pasteur de l’Humanité et de l’Univers : notre Seigneur Jésus. C’est lui le bon Pasteur qui conduit l’humanité, hors de la bergerie à la recherche des bons pâturages. C’est lui, le Pasteur qui nous libère et met en garde contre les brigands qui n’entrent pas par la porte. C’est lui le défenseur de notre vie qui nous montre les loups qui menacent le troupeau (Jean 10, 1-21).

Ce rappel, en outre, doit être toujours accompagné de la conscience de nos limites et péchés, reconnus et chaque jour pardonnés par le Père qui aime chaque fils et chaque fille et les « appelle par leur nom » (Jean 10,3). Mais que la certitude de notre indignité ne soit pas un alibi pour oublier l’urgence de la prophétie et du témoignage qu’exige notre temps.

Après ce préambule, je vais vous rappeler les faits graves qui ont besoin du discernement et de l’action évangélique et politique de chaque baptisé-e de notre Église de Viana :

  • 15 octobre 2007 : un Indien, Tomé Guajajara, du village de Lagoa Comprida, dans la Terre indienne Araribóia au centre-ouest de l’État de Maranhão, município [2] d’Amarante, est assassiné par une quinzaine d’hommes armés qui envahissent le village. Cette mort est évidemment liée à l’activité des grands et petits négociants en bois, y compris à Buriticupu, un município qui depuis toujours se distingue par l’absence de l’État et par une exploitation forestière qui a détruit toutes les forêts de la région, exploité et dévasté la Réserve du Gurupi ; et, plus récemment, cherche du bois dans les terres indiennes.
  • 19 octobre 2007 : Le cultivateur et syndicaliste José Antonio de Sousa, connu sous le nom de Lourenço, animateur du hameau de Estrela, município de Viana, est assassiné à la porte de sa résidence. Lourenço est mort à cause de son combat pour défendre un territoire et des communautés agressées par les propriétaires terriens de la région. Combat pour la terre où la terre est plus que terre : elle est eau, forêt, biodiversité, territoire où les communautés multiplient la vie et nourrissent leurs familles.

Devant ces morts, je me souviens d’un épisode marquant de cette lutte pour la terre et de l’engagement caritatif de l’Église : la messe « en présence du corps » du cultivateur Manoel Timtin, hameau d’Aldeias, diocèse de Bacabal. C’était au temps de l’UDR, des bandes du crime organisé, qui incendiaient les terres, brûlaient les hameaux et chapelles, expulsaient les familles paysannes et commandaient l’assassinat des syndicalistes, des prêtres et des animateurs.

Nous étions, si je me souviens bien, en avril 1988.

La messe fut célébrée au milieu des pauvres maisons en pisé du hameau ; la table de l’autel se trouvait sous une poutre de paille ; des cultivateurs et cultivatrices, des religieuses et des prêtres étaient présents en grand nombre. Présidait Dom Pascásio, évêque de Bacabal. A l’heure de la sépulture, il retira la croix pectorale de sa poitrine et, sans rien dire, la posa sur la poitrine de Manoel ; tous ceux qui étaient là comprirent le message de dom Pascásio : Manoel Timtin, par sa vie et sa mort, avait été le pasteur de son peuple.

Aujourd’hui, beaucoup de gens disent que les temps ont changé et que les grandes propriétés se sont modernisées ; mais au temps de l’agro-industrie, la violence continue contre les Indiens et les paysans.

Et continue l’absence de l’État qui a mis sous clé la réforme agraire, a créé des obligations invivables et a abandonné les cultivateurs et cultivatrices à la logique du marché avec, pour seule conséquence, les migrations, le travail esclave et la marginalisation dans les périphéries urbaines.

Aujourd’hui, à mon tour, par la pensée je prends ma croix pectorale et je la dépose sur la poitrine de Guajajara et de Lourenço, pasteurs qui ont donné leur vie pour nos peuples.

Les deux assassinats appartiennent à la culture de mort présente à notre histoire par d’innombrables signes ; mais le sacrifice de Guajajara et de Lourenço nous manifeste quelque chose qui accompagne la vie et la mort des témoins du Royaume et qui va au-delà de la mort : la victoire de la Pâque de Jésus.

Tomé Guajajara fait partie d’un peuple qui a une tradition millénaire de relation à une nature considérée comme une réalité spirituelle puisque, pour les Tetenhara, la nature est l’unique temple. Il est manifeste que depuis la colonisation le processus de transmission de la vie chez les Indiens expropriés et abandonnés s’exerce toujours entre destruction, construction et reconstruction. Bien sûr, s’il est vrai que tout est sacré il est aussi vrai que tout n’est pas saint. Mais, saintement, Guajajara a défendu la forêt sacrée et, en la défendant, il a lutté pour la vie de son peuple et de nous tous. Il est bon de redire que sans les Indiens, et malgré tant d’intrusions de propriétaires et de commerçants en bois dans leurs territoires, il ne resterait plus rien de l’Amazonie dans notre État.

Puisse aussi Tomé Guajajara, par sa mort, nous alerter sur un projet de loi qui doit parvenir au Congrès : la modification de la carte de l’Amazonie légale sans les États de Mato Grosso, Tocantins et Maranhão. Dans quel but ? Libérer des terres « cultivables » pour la production de soja, de cellulose et de biocombustibles ?

Lourenço a compris que lorsque la vie des pauvres et la totalité de la vie sont menacées, il faut agir et lutter. Il a été tué par des gens qui pensent que l’économie est la valeur absolue à laquelle on doit soumettre sa propre vie. Lourenço fait partie du cortège des témoins qui affrontent, en compagnie de Jésus, les « voleurs et les brigands » (Jean 10,8) ceux qui tuent les pauvres par la faim et par la guerre ; par la grande propriété et par les aumônes ; par le marché et par le parrainage ; par le travail esclave et par les porteurs d’armes ; par des salaires de misère et par le chômage ; par la politique et par les juges ; par l’absence d’éducation et de santé.

Lourenço a vu « le loup arriver » (Jean 10,12) dans l’action de ceux qui non seulement retirent la vie et les terres aux pauvres mais encore tuent les eaux des rivières, la forêt, les maquis et broussailles, les champs et les vergers, au nom d’un développement qui privilégie le profit et la tromperie et sème la mort parmi tous les êtres vivants. Il a vu et il n’a pas abandonné les brebis et n’a pas fui (Jean 10, 12).

Cette opposition entre les peuples traditionnels et ce qu’on nomme développement est un choc inégal entre deux projets de vie et de société. Ce qui est en question n’est pas, comme on le pense en majorité, la lutte du progrès et du développement contre les défenseurs du passé. Ce qui est en question et en danger, c’est la Création de Dieu ; c’est notre propre vie. La question prioritaire à l’ordre du jour est l’alternative radicale entre la destruction de la terre et le service de la vie.

Nous cherchons, de même, lumière et force dans la Parole de Dieu et nous découvrons que la création et la nouvelle création constituent la première et la dernière parole de la Bible (Genèse 1 et 2 ; Apocalypse 21 et 22) ; elles reçoivent sens à partir de la familiarité et de la compagnie du Dieu de la vie qui, en Jésus de Nazareth, révèle que l’humanité et le cosmos sont son corps. La Pâque de Jésus a constitué l’éternelle nouveauté où nous pouvons comprendre le sens de la création et l’appel à notre responsabilité éthique en tant que créatures. Le Règne de Dieu inauguré par Jésus Christ inclut, dans un processus historique de rédemption et de libération, non seulement les êtres humains mais encore tout l’univers créé.

Comme nous dit St Paul dans un passage de l’épître aux Romains (Rom. 8, 18-23) : « J’estime que les souffrances du temps présent sont sans proportion avec la gloire qui doit être révélée en nous ; Car la création attend avec impatience la révélation des fils de Dieu : livrée au pouvoir du néant – non de son propre gré, mais par l’autorité de celui qui l’y a livrée – elle garde l’espérance, car elle aussi sera libérée de l’esclavage de la corruption, pour avoir part à la liberté et à la gloire des enfants de Dieu.

Nous le savons en effet : la création tout entière gémit maintenant encore dans les douleurs de l’enfantement. Elle n’est pas la seule : nous aussi qui possédons les prémices de l’Esprit, nous gémissons intérieurement, attendant l’adoption, la délivrance pour notre corps ». [3]

À la lumière de la Parole, nous devons affronter un double défi, théologique et politique : nous demander non seulement quel est l’avenir des pauvres, mais quel est l’avenir de la Terre.

Nous travaillerons non seulement pour collaborer à la construction d’une nouvelle société, mais encore pour une nouvelle façon de vivre ensemble entre les êtres humains et tous les êtres vivants.

Nous pourrons accéder aux sources de l’espérance, qui vient de l’Esprit Saint, présente dans les résistances et dans les luttes des peuples et des mouvements. Cette espérance s’oppose au pouvoir idolâtrique du « système-monde » qui veut occulter et réduire au silence les mondes des pauvres en plaçant l’économie au-dessus de la vie et la pensée unique au-dessus des mondes symboliques de la majorité de l’humanité ignorée et victime.

Une espérance radicalement œcuménique et écologique.

Une espérance pacifiquement révolutionnaire.

Cette espérance macroœcuménique devrait inspirer toujours plus notre spiritualité, en ce moment de l’histoire de la planète où la possibilité pour la vie de mourir – d’être tuée – est plus qu’une hypothèse périmée et pessimiste. Nous élargirions ainsi les horizons du dialogue et de la réciprocité en récupérant, dans les luttes pour la terre, les eaux et les droits, le sens originel du mot Œcuménisme : terre habitée, maison du peuple. Et cela favoriserait certainement le dialogue et l’alliance avec les peuples originaires et traditionnels qui pensent et vivent la terre comme Pachamama, comme mère, comme refuge sacré, comme un « tu » et non comme un « cela ».

Je vais conclure cette longue lettre pastorale par une invitation pressante. Puissent les prêtres et les religieuses étudier, avec leurs communautés, ces paragraphes du Document d’Aparecida :

Le souci de l’environnement

470 – Disciples de Jésus, nous nous sentons invités à rendre grâce pour le don de la création, reflet de la sagesse et de la beauté du Logos créateur. Dans l’admirable dessein de Dieu, l’homme et la femme sont invités à vivre en communion avec Lui, en communion entre eux et avec toute la création. Le Dieu de la vie a remis à l’être humain l’œuvre qu’il avait créée « pour qu’il la cultive et qu’il la garde » (Genèse 2,15). Jésus connaissait bien l’attention du Père pour ses créatures qu’il nourrit (cf. Luc 12,24) et embellit (Luc 12,27). Et quand il allait par les chemins de sa terre, non seulement il prenait le temps de contempler la beauté de la nature mais il invitait les disciples à reconnaître le message caché dans les choses (cf. Luc 12,24-27 ; Jean 4, 35). Les créatures du Père rendent gloire par leur « existence même » et c’est pourquoi l’être humain doit en user avec prudence et délicatesse.

471 – L’Amérique latine et les Caraïbes sont de plus en plus conscients que la nature est un héritage gratuit que nous recevons pour le protéger, un espace précieux pour la vie en commun des hommes, une responsabilité vigilante pour que la domination de l’homme soit au service du bien commun. Cet héritage se montre très souvent fragile et sans défense devant les pouvoirs économiques et technologiques. C’est pourquoi, en tant que prophètes de la vie, nous voulons répéter que, dans les interventions sur les ressources naturelles, ne doivent pas prédominer les intérêts des groupes économiques qui assèchent de manière irrationnelle les sources de vie au préjudice de nations entières et de l’humanité elle-même. Les générations qui nous succèderont ont droit à recevoir un monde habitable et non une planète dont l’air est contaminé. Heureusement, dans quelques écoles catholiques, on a commencé à introduire, parmi les disciplines scolaires, une éducation à la responsabilité écologique.

472 – L’Église remercie tous ceux qui se préoccupent de la vie et de l’environnement. Il est nécessaire de donner une importance particulière à la plus grave destruction en cours de l’écologie humaine [4]. Elle se tient au plus près des gens de la campagne qui, avec un amour généreux, travaillent durement la terre pour en tirer, parfois dans des conditions extrêmement difficiles, la nourriture de leur famille et participer avec tous à produire les fruits de la terre. Elle reconnaît spécialement la valeur des Indiens pour leur respect de la nature et leur amour de la mère-terre, source de nourriture, maison commune et autel du partage entre les hommes.

473 – La richesse naturelle de l’Amérique latine et des Caraïbes fait aujourd’hui l’expérience d’une exploitation irrationnelle qui donne les signes d’une destruction progressive, et même de mort pour toute notre région. Dans tout ce processus, le modèle économique actuel porte une énorme responsabilité car il privilégie l’exploitation démesurée pour la richesse plutôt que la vie des personnes et des peuples et le respect rationnel de la nature. La dévastation de nos grandes forêts et de la biodiversité, moyennant un comportement de pillage et d’égoïsme, implique la responsabilité morale de ceux qui la mettent en œuvre : elle met en péril la vie de millions de personnes et, particulièrement, l’habitat des paysans et des Indiens qui sont expulsés vers des terres improductives et vers les grandes villes où ils vont vivre entassés dans les ceintures de misère. Notre région doit progresser dans son développement agro-industriel pour mettre en valeur les richesses de ses terres et ses capacités humaines au service du bien commun. En outre, nous ne pouvons omettre de mentionner les problèmes qu’une industrialisation sauvage et incontrôlée cause à nos villes et à nos campagnes : l’environnement y est contaminé par toute sorte de déchets organiques ou chimiques. De même, nous devons attirer l’attention sur les industries extractives ; quand il n’y a pas de procédure pour contrôler et neutraliser les effets néfastes, elles éliminent les forêts, polluent les eaux et transforment les régions exploitées en d’immenses déserts.

474 – Devant cette situation voici quelques propositions et orientations :

Évangéliser nos peuples pour qu’ils découvrent le don de la création ; qu’ils sachent la contempler et veiller sur elle comme maison de tous les êtres vivants et matrice de la vie de la planète afin d’exercer de façon responsable la maîtrise de l’homme sur la terre et ses ressources ; qu’elle puisse produire tous ses fruits en destination universelle, entraînant ainsi un style de vie de sobriété et d’austérité solidaires.

  1. Renforcer la présence pastorale parmi les populations plus fragiles et menacées par le développement de type prédateur ; les soutenir dans leurs efforts pour obtenir une équitable distribution de la terre, de l’eau et des espaces urbains.
  2. Chercher un modèle de développement alternatif [5], intégral et solidaire, basé sur une éthique qui comporte responsabilité d’une authentique écologie naturelle et humaine, fondée dans l’évangile de justice, solidarité et destination universelle des biens ; une éthique qui dépasse la logique utilitariste et individualiste qui refuse de soumettre les pouvoirs économiques et techniques à des critère éthiques. Pour cela, encourager nos paysans à s’organiser de manière à faire aboutir leur juste revendication.
  3. Engager tous nos efforts pour la promulgation de politiques publiques et de participations citoyennes qui garantissent la protection, la conservation et la restauration de la nature.
  4. Décider des mesures d’accompagnement et de contrôle social pour l’application des directives internationales concernant l’environnement.

475 – Conscientiser les Amériques sur l’importance de l’Amazonie pour toute l’humanité. Établir entre les Églises locales des divers pays sud-américains qui sont dans le bassin de l’Amazone une pastorale commune, avec des priorités différenciées, pour créer un modèle de développement qui privilégie les pauvres et serve le bien commun. Soutenir l’Église qui vit en Amazonie, avec les moyens financiers et humains nécessaires, pour qu’elle continue à annoncer l’évangile de la vie et qu’elle développe son travail pastoral de formation de laïcs et de prêtres au moyen de séminaires, cours, échanges, visite de communautés et matériel éducatif.

Chers frères et sœurs, que la prophétie d’Aparecida puisse inspirer votre créativité pastorale et que l’Esprit Saint guide notre Église de Viana sur les chemins de la mission et de la défense de la vie.

Un grand abraço.

Dom Xavier Gilles, évêque.


 Dial – Diffusion d’information sur l’Amérique latine – D 2980.
 Traduction de Jean Desgouttes pour Dial.
 Source (espagnol) : CNBB.

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[1Au Nord-est du Brésil.

[2Les municípios sont des circonscriptions administratives intraétatiques. Ils constituent un troisième niveau de division territoriale, après l’État fédéral et les États.

[3Traduction de la TOB.

[4Jean-Paul II, Encyclique Centesimus Annus, n° 38.

[5Populorum Progressio 20 : « [le véritable développement] c’est le passage, pour tous et chacun, des conditions de vie moins humaines à des conditions de vie plus humaines ».

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