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DIAL 2341

URUGUAY – Le pays est en tête des pays d’Amérique latine en termes de développement humain

Raúl Ronzoni

samedi 1er janvier 2000, mis en ligne par Dial

L’Uruguay, pays de 3,2 millions d’habitants, arrive désormais en tête des pays d’Amérique latine en ce qui concerne l’indice de développement humain. C’est ce qui ressort d’une étude du Programme des Nations Unies pour le développement, qui vient d’être rendue publique. Article de Raúl Ronzoni, IPS, 21 décembre 1999.


L’Uruguay a connu en 1999 le meilleur indice de développement humain (IDH) de l’Amérique latine, selon un rapport local du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), rendu public le 21 décembre, qui corrige les données régionales antérieures.

Le document, le premier de cette nature fait en Uruguay, a été présenté par le représentant du PNUD en Uruguay, Eduardo Niño Moreno, et par le président uruguayen Julio María Sanguinetti qui achèvera son second mandat le 1er mars 2000.

Le travail de 130 pages a été élaboré par des spécialistes réunis par le PNUD, qui étudièrent l’évolution du développement humain et de la pauvreté depuis 1985, date à laquelle l’Uruguay a retrouvé des institutions démocratiques après 12 ans de dictature militaire. Le dernier rapport global de développement humain diffusé par le PNUD en juillet passé situait l’Uruguay en troisième position en Amérique latine, après l’Argentine et le Chili. Mais aujourd’hui il en est venu à occuper la première place, suite aux corrections faites à l’IDH avec la prise en compte de la variable de la répartition des revenus, dans laquelle l’Uruguay apparaît comme une nation où il y a plus de justice que dans les deux autres. Avec cette correction, et en prenant en compte les 10 premiers pays d’Amérique latine, l’Uruguay est suivi dans la région par le Chili, l’Argentine, le Costa Rica, le Venezuela, le Mexique, le Panama, la Colombie, l’Équateur et le Brésil. Le document affirme que cette année l’Uruguay a confirmé sa position de pays à développement humain élevé dans le contexte international et régional.

Sanguinetti a déclaré : « Avec moins de territoire que la majorité des pays de l’hémisphère, avec aussi moins de population, sans pétrole ni grandes richesses naturelles, nous Uruguayens, nous sommes arrivés pratiquement plus loin que tous les autres pays de la région et nous nous situons parmi les pays ayant le niveau le plus élevé de développement humain. »

L’étude indique que « dans le cadre régional, l’Uruguay se distingue par un développement social plus élevé que celui de ses pairs latino-américains ». Cela est dû « non seulement à son niveau de développement économique, mais à un souci de justice sociale, dont la continuité a été favorisée tout au long de ce siècle par une stabilité relativement élevée. » L’Uruguay, est-il affirmé, « est parvenu à atteindre une voie de développement économique et social équilibré, sous un régime pleinement démocratique et hautement participatif ».

Le PNUD signale qu’entre 1990 et 1997, la proportion des foyers situés en-dessous de la ligne de pauvreté a baissé de 12 à 6 % et l’indice d’inégalité - qui résulte du quotient entre le revenu moyen des 10 % les plus riches et des 40 % les plus pauvres - a baissé de 6,2 à 4,7 %.

Les spécialistes ont précisé que ces succès ne correspondent pas à des « formules magiques », mais à une façon d’élaborer des politiques et de rechercher des réponses aux problèmes qui frappent le pays. Ils ont établi également que, au cours des années précédentes, a prédominé une façon essentiellement démocratique de transformer le vieux modèle de développement, avec deux conséquences remarquables. D’un côté, la grande majorité des acteurs sociaux a pris part aux négociations sur la répartition et, d’un autre côté, on a retenu une orientation progressive qui s’est montré plus efficace que les actions de choc pour avancer sur le terrain du développement humain.

L’étude se réfère également aux défis et problèmes que présente le développement humain et souligne parmi ceux-ci le déséquilibre entre générations. Les secteurs jeunes, indique-t-il, jouissent d’une protection publique moindre que leurs aînés et leurs sources de revenu et leur situation par rapport au travail sont plus précaires. Une frange de la jeunesse uruguayenne, celle qui appartient aux couches sociales moyennes et hautes, a des normes comportementales semblables à celles des pays développés, avec un taux bas de fécondité et une émancipation tardive du foyer paternel. À l’autre extrême se trouvent les jeunes appartenant aux basses classes, et où l’on trouve une tendance croissante à une maternité et paternité précoces ainsi qu’à l’abandon de la scolarité. Plus de 70 % des nouveaux foyers formés de jeunes entre 18 et 28 ans sont composés de personnes ayant moins de 9 ans de scolarité.

En bref, le rapport souligne que les secteurs les plus pauvres du pays sont ceux qui portent le plus le poids de la formation des nouveaux foyers et, du fait même, de la reproduction biologique et sociale du pays.

Le chapitre du PNUD sur l’Uruguay met en garde également sur le risque de perdre le haut niveau de cohésion sociale traditionnelle du pays, face à l’apparition de fortes tendances à la fragmentation.

Les spécialistes ont souligné la nécessité de défendre l’éducation et la sécurité citoyenne, « deux biens publics fondamentaux ».


 Dial – Diffusion de l’information sur l’Amérique latine – D 2241.
 Traduction Dial.
 Source (espagnol) : IPS, décembre 1999.
 
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