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Pour un commerce juste

LIVRE-CD - La Route du café, des Yungas à la Bretagne, de Tugdual Ruellan et Bernard Bruel

jeudi 2 septembre 2010, mis en ligne par colaborador@s extern@s

 Éditions : Rives d’Arz (www.rivesdarz.fr)
 année : 2010
 ISBN : 978-2-9536020-0-5
 format : 24 cm x 16 cm (format italien)
 100 pages, 19, 50 €
 langue : français et espagnol - l’ensemble du document a été traduit en espagnol afin d’assurer sa diffusion dans les coopératives d’Amérique latine.

Tugdual Ruellan, journaliste en Bretagne, et Bernard Bruel, enseignant à Rennes, font paraître le livre Pour un commerce juste : La Route du café, des Yungas à la Bretagne. Cet ouvrage fait suite à un reportage effectué dans les plantations de café en Bolivie et l’accompagnement depuis 15 ans de l’aventure initiée par Yves Thébault, directeur du CAT (Centre d’aide par le travail) de Bain-de-Bretagne, Guy Durand, alors président de Max Havelaar France et Olivier Bernadas, torréfacteur, fondateur de la société Lobodis.

Il a été réalisé à partir de plusieurs interviews
et reportages, effectués de 1993 à 2009 auprès des acteurs de ce projet de développement : reportages au CAT de Bain-de-Bretagne (de 1993 à 2009), reportages auprès de la société Lobodis - Cafés Richard (de 1993 à 2009), reportage dans les coopératives de Villa Oriente en Bolivie avec Hélène Huet et Antoine Ruellan (juillet 2006), reportage au Port du Havre (2007).

Ce projet a bénéficié du soutien du CAT 35 Bain-de-Bretagne et de l’Association Internotes (Soutien à des initiatives locales autour de la musique : internotes[AT]gmail.com ; http://internotes35.free.fr)

Soutien de l’ambassade de Bolivie

Désignée le 21 avril 2006 par le Président de la République, Evo Morales Aima, comme nouvel ambassadeur de l’État plurinational de Bolivie en France, Luzmila Carpio Sangüeza se joint aux professionnels, aux intellectuels, et aux artistes qui apportent leur soutien au processus de transformation de la Bolivie vers une nouvelle lueur d’espoir en Amérique Latine et dans le monde. Elle signe la préface du document : « Ce livre, permet un voyage presque initiatique au sein de nos us et coutumes et nous rappelle avec force et conviction que l’équilibre entre l’être humain et les écosystèmes est un concept fondamental qui, nous permet le vivre bien, SUMA QAMANA en aymara et SUMAQ KAWSAY en quechua, une notion désormais inscrite dans la nouvelle Constitution Politique de l’Etat Plurinational de Bolivie, et qui, j’espère pourra servir comme un concept inspirateur et fédérateur à d’autres peuples pour construire ensemble un monde un peu plus équitable et bon à vivre (...) Cet ouvrage est un témoignage du moment historique que nous vivons en Bolivie, un moment ou le peuple reprend ses droits, récupère son histoire, sa réalité, en le projetant dans le futur. »

Défi : acheter au juste prix

En 1993, ces trois Bretons se sont lancés, contre vents et marées, dans le commerce équitable. Leur défi : proposer un café de qualité, certifié biologique, acheté au juste prix aux petits producteurs, transformé en France par des ouvriers en situation de handicap. Les auteurs nous entraînent sur la Route du café bolivien, depuis les Yungas jusqu’en Bretagne en passant par le Port du Havre. Route dangereuse mais route de tous les espoirs… Ils se font porte-parole des producteurs. Ils nous racontent l’histoire de ces compagnons et coopérateurs qui ont pu, grâce à un commerce juste, améliorer leurs conditions de vie et retrouver la fierté de leur travail.

Extrait : « Commence le tri des ouvrières »

Patient et minutieux travail confié aux femmes. Il s’agit de sélectionner le meilleur grain, réservé au label Max Havelaar du commerce équitable. « Le café arrive, on le sort des sacs, on le sèche et ensuite on le distribue aux ouvrières, explique María Fidel Pulche, la chef d’atelier. Nous commençons à écarter les grains abîmés à cause d’un mauvais séchage, de malformations pendant la pousse, de maladies ou de la broca. Nous mettons de côté les « mandarinas », grains fendus. Nous conservons
les bons, les « caracoles ». L’ouvrière effectue un premier tri ; j’effectue un contrôle au final. » Accroupies ou à genoux, les seins écrasés contre un petit chevalet de bois, les ouvrières saisissent le grain avec leurs doigts, à une vitesse stupéfiante, le font rouler sur une planche en bois avant de le ranger dans l’une des cinq catégories. Le meilleur grain est réservé à la France ; il doit être sans défaut ni écorchure ou attaque de parasites. « Il faut des « escargots » parfaits, insiste Luis Hugo Brizuela. La deuxième qualité est expédiée en Allemagne pour la fabrication du café
soluble. Les Allemands l’exportent ensuite vers la Russie, la Pologne, la Roumanie, la Slovaquie… La troisième qualité se négocie à environ moins huit, moins dix en dessous du cours de la bourse de New York. Ce n’est pas comme la première qualité qui elle, est vendue à un prix fixe garanti. Nous trions encore ce qui reste pour une qualité numéro quatre qui est destinée au marché argentin. La cinquième qualité reste pour le marché
intérieur en Bolivie. » De huit heures le matin, parfois sept, jusqu’à dix-neuf heures le soir, parfois vingt heures trente, les femmes travaillent ainsi huit à neuf heures chaque jour, samedi compris - et parfois le
dimanche. À midi, c’est l’heure de la pause casse-croûte. Les femmes se rassemblent en cercle et mettent en commun leurs repas, généralement à base de pommes de terre. C’est la coutume de l’« ap’tapi », terme de la langue indienne aymara. « Nous faisons ce travail avec beaucoup d’amour et nous en sommes fières. Il nous procure un précieux et indispensable pécule. Le travail de nos maris ne suffit pas à faire vivre nos familles. Certaines d’entre nous viennent des hauts plateaux andins. Mais aujourd’hui, nous vivons toutes ici, dans le quartier d’El Alto, une zone à l’écart de la capitale où il est difficile de trouver un travail et de gagner sa vie… surtout pour une femme indienne. »

Les auteurs

Tugdual Ruellan est journaliste indépendant et conseiller en communication ; il intervient principalement dans le champ de l’action sociale, l’économie sociale, la prévention des exclusions et discriminations, la promotion de la diversité et du développement durable. Il développe depuis 1991, une activité d’accompagnement et de conseil, d’écriture de documents, reportages et échange de bonnes pratiques, notamment dans le cadre d’initiatives communautaires (programmes du Fonds social européen) - www.tugdual-ruellan-communication.eu.

Bernard Bruel est aujourd’hui enseignant agrégé en économie. Il travaille avec des étudiants commerciaux dans le cadre d’un BTS au Lycée De La Salle à Rennes et collabore régulièrement avec l’Université de Rennes 1, de Rennes 2 et l’Agrocampus comme spécialiste du marketing opérationnel et de l’action commerciale. Auparavant, après un DESS à l’IGR Institut de gestion de Rennes, il a été pendant 12 ans directeur commercial puis dirigeant d’entreprise dans l’industrie de la chaussure.

Le livre est entièrement traduit en espagnol. On découvre à l’intérieur un CD de musiques offertes par des amis musiciens ou enregistrées sur place ainsi que trois chants offerts par Luzmila Carpio, grande chanteuse bolivienne.


Disponible sur le site de l’éditeur : http://www.rivesdarz.fr (19,90 euros).
tugdual.ruellan[AT]orange.fr

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