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Amérique latine - Service d’Information et de Formation (SEDIF)

Bien avant sa constitution en asbl en 1984 et sa reconnaissance comme ONG en 1997, le SEDIF existait en tant qu’association latino-américaine d’information et de documentation sur les réalités sociopolitiques, économiques et culturelles de l’Amérique latine et des Caraïbes.
Dès le début des années 70, avec l’arrivée de nombreux réfugiés politiques en provenance de plusieurs pays latino-américains sous les dictatures, établir un dialogue solidaire et de sensibilisation avec la société belge s’avérait nécessaire. Il devait se faire notamment à partir d’une information systématisée et régulière sur les causes, effets et perspectives de ces dictatures, ainsi que sur les luttes et les alternatives des mouvements sociaux.

La transition démocratique dans la région, vers la fin des années 70 et le début des années 80, n’a pas été accompagnée(s) de réponses durables aux demandes des secteurs populaires, avec entre autres l’implantation d’un modèle de développement économique d’exclusion sociale pour la majorité de la population de la région. C’est dans ce contexte que le SEDIF réoriente son travail vers la sensibilisation aux problèmes structurels du développement en Amérique latine, ainsi qu’aux luttes et alternatives des mouvements sociaux, de plus en plus généralisées depuis les années 90, l’instrument principal étant encore une information actualisée, systématisée, analytique et régulière à destination de publics ciblés et élargis.

ANALYSE CONTEXTUELLE DU MONDE ET DU DÉVELOPPEMENT

L’Amérique latine et les Caraïbes ont toujours été de première importance dans le contexte du développement mondial. Ce que l’on appelle la « première mondialisation » est directement lié à la conquête du continent américain par l’Europe et à l’affirmation du modèle capitaliste mercantile, à la base du modèle de développement mondial actuel.

Etant donné les inégalités dans l’insertion de cette région dans ce modèle de développement, ainsi que la surexploitation des ressources matérielles et humaines (génocide indien, esclavage africain…), dès la colonisation, on a assisté à la formation de mouvements sociaux avec pour mission principale la construction d’un modèle de développement plus équitable et des sociétés plus justes. C’est le cas des mouvements des indiens et des afro-amérindiens. Ils se sont élargis par la suite à d’autres secteurs de la population (voir notamment les paysans et les travailleurs) et ont poursuivi leurs luttes et revendications lors des Indépendances et de l’instauration des républiques ainsi qu’au XXème siècle, sous les dictatures et les nouvelles démocraties incapables d’assouvir leurs demandes.

La raison principale étant qu’une fois de plus, l’Amérique latine et les Caraïbes apparurent comme un enjeu majeur de ce que l’on appelle la « deuxième mondialisation » ou « globalisation », qui implante au niveau mondial le modèle de développement « néolibéral » de libre marché. Les mesures économiques restrictives et de dé régularisation qui accompagnent ce modèle ont impliqué l’exclusion de larges secteurs de la population dans le monde et notamment en Amérique latine et aux Caraïbes. Voir le montant actuel de la dette externe et le coefficient « Gini » (qui mesure les inégalités), signalés comme les plus élevés au niveau mondial.

C’est surtout au cours des années 80 et 90 que ces mesures ont fait ravage avec les privatisations dans la région, intensifiant les luttes populaires et les demandes des mouvements sociaux pour des solutions structurelles de développement. Celles-ci sont à l’origine d’élections de gouvernements porteurs de la recherche de ces solutions et de la lutte contre la pauvreté et l’exclusion. C’est notamment le cas des gouvernements dits « de gauche », comme celui du Brésil où le président est issu du mouvement syndicaliste ou comme celui de la Bolivie où le président actuel est issu du mouvement indien, en passant par l’Equateur, le Venezuela, le Chili et le Nicaragua. La plupart de ces gouvernements se trouvent à la base des alternatives d’intégration et de développement au niveau régional telles que l’ALBA (Alternative Bolivarienne pour les Amériques) ou encore le TCP (Traité de Commerce entre les Peuples). Ces alternatives reprennent et développent au niveau macro des alternatives déjà mises en place au niveau local par des secteurs populaires. Ces alternatives pour un modèle de développement plus juste et équitable mettent l’accent sur la priorité au développement humain, sur le capital social, sur le respect de l’environnement, sur la réciprocité, sur « les avantages coopératifs » (en contestant « les avantages comparatifs » du modèle néolibéral) et sur la solidarité entre les peuples.

De ce point de vue, la manière dont les secteurs populaires, leurs mouvements sociaux et leurs gouvernements conçoivent, analysent et envisagent des solutions pour un développement sans exclusion dépasse l’Amérique latine et les Caraïbes en tant que région. Elle met en évidence les interdépendances Nord/Sud, notamment en soulignant que le concept Nord/Sud est d’abord un concept géopolitique (il y a du Sud dans le Nord et vice-versa) dans notre monde globalisé et que les alternatives ont aussi un intérêt certain pour le monde et sa survie.

VISION ET MISSION

Dans sa vision des réalités de l’Amérique latine dans un contexte de globalisation au niveau mondial, le SEDIF centre son travail d’éducation au développement sur 5 axes principaux nécessaires au changement des rapports Nord/Sud et à l’instauration d’un développement durable dans la région :

 Les relations d’interdépendance Nord/Sud
 Une analyse approfondie sur les causes et les effets du « mal développement »
 Les luttes populaires et la spécificité et les demandes des mouvements sociaux
 Les alternatives proposées par les différents acteurs sociaux
 La coopération et le développement basés sur la solidarité et l’équité

En cohérence avec cette vision, le SEDIF se donne comme mission la sensibilisation aux thèmes, acteurs et alternatives concernant ces 5 axes et à la nécessité du développement d’une société mondiale basée sur des relations de réciprocité et de coopération solidaire, dans un contexte de développement durable.

Amérique latine Service d’Information et de Formation SEDIF est une ONG d’éducation au développement spécialisée sur l’Amérique latine et les Caraïbes. Agréée par la Direction Générale de la Coopération au Développement (DGCD), elle a comme objectif principal la sensibilisation aux problématiques liées au développement et à la coopération Nord-Sud. Au sein de l’Université Libre de Bruxelles (ULB), elle se charge de promouvoir une réflexion sur les enjeux économiques, politiques, sociaux et culturels de cette région.

http://www.sedif.org