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Opinion

En réponse au discours fasciste de Trump, la Seconde Déclaration de La Havane reste d’actualité

Luis Varese

lundi 24 février 2020, mis en ligne par Françoise Couëdel

Mercredi 5 février 2020.

« Car cette grande humanité a dit Basta ! Et elle s’est mise en marche. » – Fidel Castro Ruiz, 4 février 1962, La Havane.

Aujourd’hui 4 février, on commémore le 58e anniversaire de la Seconde déclaration de La Havane, le jour où Fidel montre le chemin aux peuples de Notre Amérique.

Aujourd’hui 4 février, le Président des États-Unis, depuis la tribune du Congrès, lance des défis et des menaces contre Cuba et les peuples du monde. Avec son air de Mussolini à cheveux blonds, avançant le menton comme le Duce italien, Trump se vante d’avoir assassiné le Général iranien Qassem Soleimani, manipule comme une marionnette de cirque l’imprésentable Guaidó et s’entoure de militaires qui appuient son discours belliqueux contre tous, contre toute l’humanité, y compris les migrants évidemment. Dangereux, imperturbable, antidémocratique, il accentuera la répression fasciste dans le monde entier et les courants nationalistes et xénophobes des gouvernements liés aux oligarchies. Très dangereux ce Trump.

Nancy Pelosi, la leader démocrate du Congrès des États-Unis, déchire le discours que lui a remis Trump et, par ce geste, montre la position des Démocrates sous les yeux des citoyens étatsuniens.

Cinquante-huit années plus tard, tel le Cid Campeador qui, selon le poème de 1200, continue à chevaucher après sa mort, Fidel resurgit, et sa voix proclame la lutte et le droit des peuples à conquérir leur destin. La Seconde déclaration de La Havane resurgit pour exaspérer les tyrans et guider les patriotes, les défenseurs de la justice, des droits humains et de la Grande Patrie.

« Nous résisterons dans tous les domaines : nous résisterons dans le domaine de l’économie ; nous continuerons à avancer dans le domaine de la culture (…) la patrie n’œuvre pas pour aujourd’hui, la patrie œuvre pour demain. Et ce lendemain plein de promesses personne ne pourra nous l’enlever, personne ne pourra nous le voler car, grâce au courage de notre peuple nous allons le conquérir, avec la vaillance et l’héroïsme de notre peuple nous allons le conquérir », déclare Fidel. C’est ce que nous croyons et nous lutterons dans toute Notre Amérique. C’est ce que démontrent les adolescents chiliens, les jeunes colombiens, les Équatoriens, jeunes et vieux, les Péruviens anti-corruption.

C’est le chemin que nous montrent ces 54 manifestants assassinés par la répression au cours de ces journées de lutte en Amérique latine. C’est la voie qu’annonce la Bolivie pour récupérer la démocratie plurinationale. Aucun Plan Condor n’arrêtera la marche et l’unité est et sera le chemin pour conquérir la deuxième et définitive indépendance.

Par divers moyens, nous les peuples, nous avons cherché de nouvelles façons de combattre les inégalités brutales et d’obtenir la redistribution de la richesse de nos pays, au bénéfice de tous. De Jacobo Árbenz en 1954, à Salvador Allende, Juan Velasco Alvarado, Juan José Torres, Omar Torrijos, Jaime Roldós, des options différentes, à la recherche de la voie vers le multilatéralisme, la souveraineté, la justice et l’équité. Et cette toute nouvelle étape avec Chávez, Lula, Kirchner, Fernández, Lugo, Zelaya, Correa, Evo, Daniel.

Cette clameur populaire a été étouffée de façon brutale, ou par des montages judiciaires et médiatiques, du nord du Mexique jusqu’au sud du Chili et de l’Argentine.

Tous nos pays sans exception sont passés et passent par des vagues de répression contre la démocratie et pour la défense des privilèges d’un petit nombre. Les invasions étatsuniennes successives, les coups d’État contre les processus démocratiques ou progressistes, la violation systématique des Droits humains, des droits de toutes et de tous. Rien de tout cela n’est oublié, tout cela fait grandir des forces sur notre continent. La démocratie n’est pas du goût des oligarques ni des grandes transnationales, extractrices, industrielles ou financières. Le nombre des milliardaires augmente et la misère aussi, à la même vitesse.

Aujourd’hui 58 ans plus tard, nous continuons à nous battre et Cuba est toujours le roc inamovible qui, à l’entrée de la Caraïbe, résiste aux pires assauts du blocus étasunien.

Nous continuons à lutter aux côtés de son peuple, avec le Venezuela et le Nicaragua. Aujourd’hui le Mexique et l’Argentine semblent faire renaître l’espoir. Une fois de plus, 58 ans plus tard, les mots de Fidel indiquent toujours la voie et Cuba continue à être l’exemple fraternel et solidaire : il est possible de brandir très haut les drapeaux de la dignité et de ne pas se laisser asservir par l’empire, en montrant ainsi l’exemple à des chancelleries qui s’agenouillent.

Chacun des processus de changement est et sera différent, et en dépit de cette offensive féroce, les peuples continuent la marche de la dignité avec d’énormes coûts individuels mais en avançant sur le chemin de la conquête de l’État de droit.

Non, Monsieur Trump, nous vous connaissons bien et vos fanfaronnades ne nous font pas peur. Il semble qu’à nouveau le prix à payer sera élevé et les médiocres profiteront de vos menaces pour rendre notre chemin plus dur et plus douloureux, mais cela n’effraie pas les peuples de Notre Amérique. Bientôt les électeurs aux États-Unis auront la responsabilité de voter contre vous.

Les peuples d’Europe ont la responsabilité d’abandonner le chemin belliciste et d’exiger de leurs gouvernements d’appuyer le retour à la démocratie, le respect du Venezuela et la reconnaissance du Président légitime Nicolás Maduro. Le respect du Nicaragua où se profile une nouvelle offensive, le respect de la Bolivie, en mettant fin à la farce et à la supercherie de l’OEA.

Aujourd’hui les Nations unies doivent assumer le rôle de bouclier protecteur des droits humains faisant preuve de force et de volonté. Sans hésitations. Nous devons sauver la planète, avant tout des fous, des ignorants et des médiocres et des infiniment dangereux comme Trump.

Nous devons appuyer les revendications des jeunes et des adolescents pour la défense de notre Terre.

Nous avons la responsabilité de nous allier fermement en faveur de l’Unité, sans hésiter, contre l’Empire du Mal qui représente ce qui est le pire, le plus funeste de l’humanité. L’égoïsme, la cupidité sans limite et la vocation destructrice.

Cuba n’est pas seule, le Venezuela n’est pas seul, Nicaragua ne l’est pas non plus. Nous les peuples d’Amérique latine nous sommes là pour nous lever à la conquête de nos droits. Je reprends la phrase historique de la Seconde déclaration de La Havane. Rien n’est mieux pour nous entendre tous.

« Car cette grande humanité a dit Basta ! Et elle s’est mise en marche. » – Fidel Castro Ruiz, 4 février 1962, La Havane.


Traduction française de Françoise Couëdel.

Source (espagnol) : https://www.alainet.org/es/articulo/204592.

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