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COLOMBIE - Ferme rejet des attaques de Milei contre Petro

Camilo Rengifo Marín

samedi 9 mars 2024, mis en ligne par Françoise Couëdel

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26 février 2024.

Le ministère des affaires étrangères de Colombie a condamné les déclarations du président d’extrême droite de l’Argentine, Javier Milei, à l’encontre du président Gustavo Petro, qu’il a accusé, lors de la Conférence politique d’action conservatrice (CPAC), un sommet ultraconservateur organisé à Washington « d’être en train de ruiner les colombiens. Il est un fléau mortifère pour tous les colombiens » a-t-il déclaré.

Les relations entre la Colombie et l’Argentine ont été historiquement stables, mais sont en train de se détériorer depuis l’accession au pouvoir de Milei, de l’ultra droite, en décembre 2013.

La chancellerie colombienne a fait la déclaration suivante « Le Gouvernement de la République de Colombie, exprime son rejet le plus profond et le plus ferme des déclarations irresponsables du président de la République d’Argentine, Javier Milei, concernant le président de la République de Colombie, dans la cadre d’un entretien sur le media NTN24 ».

Milei a fait cette déclaration sur la chaine NTN24 – une chaine de télévision privée colombienne, propriété de l’Organisation Ardilla Lülle, régie par RCN télévision – en terminant son discours lors de la Conférence d’action politique conservatrice d’extrême droite (CPAC), qui s’est tenue à Washington.

C’est dans ce cadre que Milei a donné l’accolade à l’ancien président Donald Trump, organisateur de cette réunion. Selon les correspondants de presse, c’est lui qui l’a encouragé à attaquer Petro, ainsi que Steve Banon, qui dirige la campagne de Trump, finance la Fondation Atlas des « libertaires », lui, le roi de l’algorithme à l’origine du scandale de Face book et Cambridge analytica, [1] condamné pour avoir fait obstruction aux investigations concernant l’assaut du Capitole, accusé de fraude et de malversation de fonds pour avoir reçu des donations destinées à la construction d’un mur entre les États-Unis et le Mexique et qui encourage la diffusion de fakenews et d’intox politiques.

« La Colombie rejette ces déclarations offensantes et réitérées. Elles détériorent les liens historiques d’amitié entre les deux nations et elles sont une offense à la dignité du Président de la République de Colombie, élu démocratiquement par le peuple colombien » a-t-il ajouté.

La chancellerie affirme que les déclarations de Milei lors de la réunion, baptisée la Trumpfest de Washington, « attente à l’honneur du premier mandataire, élu légitimement et démocratiquement » et souligne que ces paroles sont le signe que Milei ignore et fragilise « les profonds liens d’amitié et de compréhension qui ont unis historiquement la Colombie et l’Argentine et qui se sont renforcés au fil des siècles ».

En janvier déjà, Milei, en parlant de son homologue colombien, avait déclaré qu’il était un « communiste assassin ». Ses paroles avaient été alors fermement rejetées par la Chancellerie colombienne qui avait convoqué Camilo Romero, son ambassadeur en Argentine.

Romero qui a déclaré son désaccord sur les réseaux sociaux, a dit que les propos du chef de l’État argentin sont « inacceptables » au point qu’ils font de Milei lui même un mandataire plus controversé que le mandataire colombien. « En moins d’un mois Javier Milei traite de « communiste assassin », et de « fléau mortel » le président de Colombie démocratiquement élu.

« Ces offenses et ces insultes, qui sont inacceptables, en disent plus sur lui-même que sur le président Gustavo Petro. Jamais en deux cent ans de relations diplomatiques et amicales entre nos deux pays frères rien de semblable ne s’était produit. Espérons que cessera l’égarement et que le bon sens prévaudra. Finalement ce qui importe ce sont les peuples et non leur incarnation », a t-il déclaré ».

Romero a remercié en outre « les nombreux soutiens exprimés émanant de divers secteurs de la société argentine qui, à l’inverse de leur président, respectent notre démocratie et ont de l’estime pour la Colombie ».


Camilo Rengifo Marín est un économiste et enseignant universitaire colombien, analyste associé au Centre latino-américain d’Analyse stratégique (CLEA, Estrategia.la).

Traduction française de Françoise Couëdel.

Source (espagnol) : https://estrategia.la/2024/02/26/energico-rechazo-colombiano-a-los-ataques-de-milei-contra-petro/.

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[1Le scandale Facebook-Cambridge Analytica ou la fuite de données . Facebook-Cambridge Analytica renvoie aux données personnelles de 87 millions d’utilisateurs. Ces informations ont servi à influencer les intentions de vote en faveur d’hommes politiques

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