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FILM - CUBA - Últimos días en La Habana [Derniers jours à La Havane], de Fernando Pérez
Françoise Couëdel
jeudi 19 octobre 2017, mis en ligne par
– Coproduction Cuba, Espagne
– Durée : 93 minutes
– Avec Jorge Martínez, Gabriela Ramos, Yailene Sierra, Patricio Wood.
– Date de sortie : Cuba:17 mars 2016 ; Espagne : 7 avril 2017 ; France : pas de date de sortie connue pour le moment.
Dans un immeuble délabré du centre de La Havane deux amis, que lie un secret qui remonte à leurs années de lycée, partagent un appartement exigu. Miguel, taciturne, asexuel, fait la plonge dans un modeste restaurant, rêve de partir aux États-Unis et chaque soir s’acharne sur un manuel d’anglais, face à une grande carte murale du pays dont il rêve. Diego, homosexuel, bien que cloué au lit par le sida, fait preuve d’une joie de vivre, d’un hédonisme et d’un humour à toute épreuve. Leurs soirées sont ponctuées par le rituel des soins à apporter à Diego. Rompant la monotonie de leur intimité s’organise une comédie humaine autour de ces deux amis. Surgissent tour à tour la tante de Diego, sous prétexte de fêter l’anniversaire de son neveu – elle attend de reprendre possession de l’appartement qu’il occupe – ; sa nièce, Yusisleydis, une gamine fugueuse accompagnée de son copain punk tatoué qui souhaite camper chez son oncle afin d’échapper à l’emprise de sa mère ; une policière mandatée par la mère pour ramener Yusisleydis à la raison et, coexistant en bonne intelligence dans l’immeuble, un vieux décati, une voisine santera, un coiffeur et une prostituée hystérique.
Les déambulations désabusées de Miguel dans la foule animée de La Havane nous font entrevoir les difficultés du quotidien et les moyens plus ou moins orthodoxes de les surmonter. Les dialogues d’un humour décapant révèlent les dysfonctionnements de la société cubaine – crise du logement, corruption des fonctionnaires, contrôle de la population, rébellion de la jeunesse – mais la force vitale des personnages triomphe du défaitisme.
Avec Últimos días en La Habana, Fernando Pérez renouvelle l’exploit de La vida es silbar (1998, Goya du Meilleur film ibéro-américain en 2000). Déjà récompensé par le Prix spécial du Jury à La Havane en 2016, le film a reçu au Festival de Biarritz 2017 le Prix du Public et le Prix de la meilleure actrice féminine décerné à Gabriela Ramos pour son interprétation magistrale de Yusisleydis.