FILM - GUATEMALA - La Llorona, de Jayro Bustamante

– Guatemala, France
– Durée : 1 h 37
– Avec María Mercedes Coroy, Margarita Kefenic, Sabrina de La Hoz et Julio Diaz.

Selon la légende, seuls les coupables entendent les pleurs de cette femme, la Llorona, qui erre à la recherche de ses enfants. Dans le Guatemala d’aujourd’hui qui n’a pas fait le deuil des atrocités commises sous la présidence d’Efraín Ríos Montt, un général génocidaire va passer en jugement. Des femmes maya témoignent au procès pour évoquer les atrocités commises mais le général est acquitté pour vice de forme.

Dans les jours qui suivent des milliers de proches des victimes font le siège silencieux de la somptueuse résidence du général. Le personnel indien à son service quitte la demeure, seule une servante va lui rester fidèle. Alma, une jeune maya à la longue chevelure, entre dans la maison pour le servir. Est-ce-t-elle que le général entend pleurer la nuit ?

Jayro Bustamante, réalisateur guatémaltèque est l’auteur d’Ixcanul volcán (2015), Ours d’or au Festival de Berlin et de Tremblements (2017). Pour des raisons de sécurité il a tourné ce troisième film en partie dans l’enceinte de l’Ambassade de France et a mobilisé les membres des familles de disparus, regroupés dans l’association H.I.J.O.S. qui se sont massés devant la prétendue demeure du général. L’évocation de cette période sombre du Guatemala, en forme de cauchemars qui troublent le sommeil de la femme du général, est une réussite visuelle et fait revivre au spectateur les atrocités dénoncées en un temps par Rigoberta Menchú, elle-même présente dans le film.

La Llorona a obtenu le Prix du Public au Festival de Biarritz 2019.