Accueil > Cinema > FILM - VENEZUELA - El Amparo, de Rober Calzadilla

FILM - VENEZUELA - El Amparo, de Rober Calzadilla

Françoise Couedel

mercredi 12 octobre 2016, par Françoise Couëdel

 co-production Venezuela-Colombie
 durée : 99 minutes
 sortie : 2016 (Venezuela)
 avec Giovanny García, Vicente Quintero, Samantha Castillo, Rossana Hernández, Aura Rivas, Pancho Salazar, Luis Domingo González, Vicente Peña, Jesús Carreño, Tatiana Mabo, Patrizia Fusco, Dixon Dacosta, Ángel Pájaro, Jesús Delgado, Diego Guerrero, Roso Arcia, Sainma Rada.

Le film s’inspire librement d’un évènement dramatique survenu le 29 octobre 1988, dans le petit village de El Amparo, dans l’État de El Apure, au Venezuela, sur la frontière avec la Colombie.

Des seize pêcheurs, qui se sont embarqués sur une longue pirogue pour une partie de pêche, seuls deux survivants sont revenus au village, dans un fourgon de l’armée, et ont été enfermés dans le commissariat de leur village. Les autres ont été abattus par des militaires de l’armée vénézuélienne.

L’armée justifie le massacre des quatorze villageois, qu’elle accuse d’être des guérilleros ; les médias officiels s’emparent de l’affaire, les décrivant comme de dangereux subversifs. Le gouvernement vénézuélien dépêche deux de ses enquêteurs pour faire pression sur ces deux hommes modestes afin qu’ils avouent leur appartenance à la guérilla.

Mais le responsable de la police locale, convaincu de leur innocence, sensible aux pressions de la population qui les défend, refuse de céder aux autorités, et préfère les garder dans son commissariat pour ne pas les couper de leur famille.

Une journaliste qui mène l’enquête tente faire émerger la vérité et de dénoncer la manipulation orchestrée par le gouvernement.

El Amparo est le premier long métrage de Rober Calzadilla, produit par Tumbarrancho Films, né de l’association de Películas Prescindibles et de la troupe de théâtre Tumbarrancho qui avait déjà monté une pièce sur ce tragique événement, en 1988, sous le titre de Sobrevivientes (Survivants).

Calzadilla a eu l’occasion de rencontrer les deux survivants, Wolmer Pinilla et José Augusto Arias, alors qu’il tournait un documentaire pour Provea, une association de défense des droits humains. Il a souhaité leur rendre justice en gardant leur nom dans son film.

Bien que les auteurs de ce massacre aient été clairement identifiés, comme membres de l’opération Anguila III, qui, à l’époque, avait simulé un succès dans la lutte contre la guérilla colombienne, les survivants continuent à réclamer que les responsables soient jugés et que soient indemnisées les familles. À ce jour leurs revendications n’ont toujours pas été entendues.

L’impression de véracité des personnages, frustres mais dignes, de leur situation dans un village isolé des llanos, où les conditions de vie sont rudes, est le fruit d’un travail de préparation des acteurs et des membres de l’équipe. La fusion entre les acteurs de métiers et les villageois engagés pour le tournage est remarquable. La raison de cette impression d’authenticité s’explique par la direction d’acteurs mais aussi par les conditions qui ont précédé le tournage. Celui-ci a été préparé par une période d’immersion de l’équipe dans le village de El Yagual. Tous ses membres, hébergés chez les habitants, ont partagé, pendant deux mois, leur quotidien, les hommes se joignant aux pêcheurs, les femmes participant aux tâches quotidiennes.

Le film a été présenté au Latin American Film Festival de Washington, a participé à la section Horizontes Latinos au Festival de San Sebastián et a remporté le Prix du Public au Festival Biarritz - Amérique latine.

responsabilite

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.