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CUBA - ÉTATS-UNIS - L’île inflige un double camouflet à son puissant voisin
Angel Guerra Cabrera
lundi 26 novembre 2018, mis en ligne par
Jeudi 1er novembre 2018.
Les États-Unis ont été mis en échec cette semaine par Cuba et par une écrasante majorité des États, lors de l’Assemblée générale de l’ONU. Non seulement La Havane a obtenu l’approbation, pour la vingt-septième fois consécutive, de la résolution contre le blocus auquel la soumet son puissant voisin du nord. Le vote également destiné à être entériné par la suite, mettrait en échec une manœuvre perfide de ce dernier qui tentait de neutraliser le sens de la résolution et de justifier désespérément la mesure de force brutale contre le peuple cubain.
Pour ce qui est de la manœuvre états-unienne insensée de dernière minute, le chancelier cubain Bruno Rodríguez Parrilla a déclaré que Washington, dans ses tentatives d’accentuer l’hostilité contre Cuba, n’a eu de cesse de créer des difficultés à l’Assemblée générale de l’ONU (AGNU). Il a déclaré que le Département d’État a présenté, il y a quelques jours, un texte comprenant huit paragraphes d’amendements au projet de résolution, « Nécessité de mettre fin au blocus économique, commercial et financier imposé par les États-Unis contre Cuba ». Mais ce document, a-t-il ajouté, est perfidement divisé en huit amendements distincts et sera soumis …à l’analyse de l’AGNU ».
Il a estimé que les États-Unis avaient comme objectif d’inventer des prétextes pour justifier le blocus et créer l’illusion qu’ils bénéficient de l’appui international. Washington, une fois de plus, s’est distingué par son cynisme. Les amendements sont relatifs au respect des Objectifs de développement durable, chose insolite, car Cuba a été l’un des rares pays reconnus par l’ONU pour son respect des Objectifs du millénaire et, malgré le blocus, son système social lui permet d’atteindre à coup sûr les objectifs fixés pour 2030. L’autre thème est celui des droits humains, pour lesquels Cuba présente un dossier exemplaire, au contraire de son accusateur, violeur en série de ces droits, sur son propre territoire et sur la planète entière. Le blocus est, en soi, une violation massive, flagrante et systématique des droits humains, qui dure depuis presque soixante ans, la mesure punitive la plus injuste, la plus cruelle et la plus longue à laquelle ait été soumis un peuple.
Le blocus depuis la date de son imposition, a occasionné pour l’île des dommages de plus de 134 499 800 000 dollars. Mais si on prend en compte la dépréciation du dollar par rapport à l’or sur le marché international, ce chiffre s’élève à 134 499 800 000 dollars. Rien que pour la période d’avril 2017 et mars 2018, le préjudice est estimé à 4 321 200 000 dollars.
Le blocus est le principal obstacle au développement du potentiel de l’économie cubaine. Il constitue un frein à la mise en application autant du Plan national de développement économique et social, que de l’Agenda 2030 et de ses Objectifs de développement durable, comme l’ont signalé diverses agences de l’ONU, dans leurs rapports sur la période de 2017-2018. Voici un fragment du rapport de l’Agence de la Coordination résidente de l’ONU à Cuba, concernant les activités en faveur du développement : « Cuba est un pays avec un indice élevé de développement humain. Les autorités nationales ont exprimé leur engagement envers l’Agenda 2030 pour le développement durable. Le blocus affecte la capacité de Cuba à garantir la qualité constante des services publics universels, tels que la santé et l’éducation, en raison des restrictions commerciales qui empêchent l’achat de fournitures médicales et de matériels didactiques à des entreprises états-uniennes. Il est impossible d’acheter certains produits car ils sont fabriqués aux États-Unis ou comportant des composants, des technologies même, provenant de ce pays, qui pourraient sauver des vies, les prolonger ou en augmenter la qualité. L’imposition du blocus a empêché Cuba d’accéder à la technologie et aux équipements nécessaires pour un apprentissage de pointe, pour la recherche scientifique et l’innovation ».
Sous le gouvernement de Trump, le blocus a été renforcé dans tous les domaines mais surtout par le biais de représailles contre les opérations financières de l’île, ce qui est devenu un lourd obstacle à son système d’encaissement et de paiement. Cela entraîne des pénalités imposées par Washington à de nombreuses banques de pays tiers qui ont des relations, quel qu’en soit l’objet avec l’économie cubaine. De la même façon, des alertes mensongères, envoyées à des citoyens états-uniens pour les dissuader de voyager, alléguant des dommages que des supposés rayons soniques auraient causés à ses diplomates à La Havane, ont affecté considérablement leurs visites à Cuba.
De nouvelles mesures économiques et politiques des États-Unis à l’égard de Cuba, du Venezuela et du Nicaragua sont annoncées. Rien ne fera plier ces peuples pas plus que les agressions permanentes n’ont pu les faire plier jusqu’à ce jour. Le prix à payer pour la dignité des processus émancipateurs est d’affronter avec résolution et sans hésitation les chantages, les sévices et les crimes de l’impérialisme et des oligarchies. Il n’y a pas d’alternative et c’est le seul chemin vers la victoire.
Traduction française de Françoise Couëdel.