Accueil > Français > Amérique latine et Caraïbes > COLOMBIE - Des enregistrements prouvent que des militaires et des « civils » (…)

COLOMBIE - Des enregistrements prouvent que des militaires et des « civils » s’en sont pris à des manifestants lors de l’explosion sociale de 2021

Colombia Informa

mercredi 12 avril 2023, par Françoise Couëdel

Toutes les versions de cet article : [Español] [français]

16 mars 2023, Cali.

De nouvelles preuves apparaissent qui confirment l’existence d’une alliance entre l’armée et des civils qui s’en sont pris à des manifestants dans la ville de Cali, au cours de l’explosion sociale de 2021.

Selon un média colombien, le Tribunal général de la nation a intercepté des conversations qui prouvent qu’Eduardo Molina Berrio et son fils Eduardo Molina Obando, ainsi qu’un personnage décrit comme « HD, parlent de constituer un groupe pour « taper sur les indiens », ils parlent de « tuer ces indiens », et ajoutent qu’« il faut faire du nettoyage » pour « faire respecter la ville ».

Ces conversations révèlent la manière dont ces individus font partie des groupes paramilitaires qui opéraient aux côtés des policiers et des militaires. Dans certains des enregistrements ils disent : « tout le monde est en train de s’armer ; des bandes s’arment pour faire respecter Cali car la police pas plus que l’armée ne font rien ».

Dans les enregistrements ils disent clairement qu’ils participent à l’achat d’armes pour commettre des attentas contre les manifestants. Dans l’un d’eux, Eduardo Molina dit à HD « que les policiers ne s’en mêlent pas et qu’ils les laissent agir eux » car les policiers « ont les mains liées ». Eduardo poursuit et lui dit qu’il fasse en sorte de les aider avec des munitions et des « longues portées ».

Andrés Escobar s’est rendu fameux pour avoir été photographié en train de tirer contre des indiens lors de la grève nationale. Il est actuellement candidat au Conseil municipal de Cali pour le parti Centre démocratique, bien qu’il soit inculpé pour délit d’usurpation de fonction publique, usage et jet de substances ou d’objets dangereux et pour menaces aggravées.

Les familles de Santiago Moreno, Harold Rodríguez, Yinson Andrés Ángulo Rodríguez, Joan Nicolás García Guerrero, Kevin Antony Agudelo Jiménez, Michael Joan Vargas López, Angie Johana Valencia Ordóñez, Jonathan David Basto Goyeneche, Luis Eduardo López Solano, Michael Andrés Arana Pérez, Cristian Javier Delgadillo Sánchez, Jhoan Sebastián Bonilla Bermúdez et Nelson Sánchez (jeunes gens assassinés lors de la grève générale) se sont organisées en créant le Collectif 28 avril. Ce groupe a publié le manifeste : « Défense d’oublier, Se Souvenir pour Re-Exister », dans lequel ils évoquent « des émotions, des rêves et des projets irréalisables, qui leur ont été enlevés par la réponse arbitraire d’un gouvernement qui a décidé de répondre par la violence à la manifestation du mécontentement et au manque d’espoir de la population ».

Les familles attendent encore la vérité, la justice et la réparation de ces crimes qui ont aussi été dénoncés par l’ONU et qui ont été commis par des paramilitaires et des organes de sécurité de L’État colombien.


Traduction française de Françoise Couedel.

Source (espagnol) : https://www.colombiainforma.info/grabaciones-confirman-que-militares-y-civiles-atacaron-a-manifestantes-en-el-estallido-social/.

responsabilite

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.