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DIAL 2298
AMÉRIQUE LATINE - Spiritualité maya et mission de la femme
Lesbia Amanda Ixcot
dimanche 16 mai 1999, mis en ligne par
Une des caractéristiques du renouveau dans l’affirmation des identités indigènes en Amérique latine est son caractère global : rapport à la terre, rôle de la communauté, complémentarité hommes-femmes, lien aux ancêtres, développement de la vie spirituelle et religieuse. C’est dans la perspective du rôle de la femme dans la vie spirituelle du peuple maya que Lesbia Amanda Ixcot témoigne ici de sa mission. Elle se réclame avant tout de la tradition maya tout en reconnaissant son attachement à l’Église catholique. Il s’agit d’une intervention faite lors d’une rencontre sur la spiritualité maya, publiée par Voces del Tiempo, juillet-septembre 1998 (Guatemala).
Manifestement, depuis la création du monde, les femmes ont toujours eu une grande importance dans la création. Nous savons que nous avons une « Mère créatrice » et aussi un Père Créateur qui nous ont donné la vie. Nous avons été formés grâce à nos parents et à nos grands-parents. Ils nous ont légué une force occulte, une connaissance cachée, le « trésor caché » comme nous l’appelons. Les connaissances et les pouvoirs que leur obéissance leur a permis de discerner ont rejailli sur nous. Toutes et chacune des femmes dans le monde entier, surtout nous qui avons une mission spirituelle à remplir, nous savons qu’il existe une force vivante et indiscutablement une rencontre avec le Créateur et Formateur.
Si cette rencontre n’existait pas, nous n’aurions pas la force ni la capacité d’accueillir le monde parce que la spiritualité englobe le monde entier. Nous incluons dans la prière, non seulement les hommes et les femmes que nous connaissons et qui vivent près de nous, mais le monde entier jusqu’aux quatre points cardinaux. Dans le cercle qui est le monde entier, il y a une croix de vie, une croix de paix, une croix d’amour, une croix de sagesse ; il y a aussi une croix de douleur et de souffrance. La croix symbolise qu’il y a de tout dans la vie, qu’il y a une solution pour tout, parce que le savoir et le pouvoir sont la récompense que Dieu donne à chaque famille qui lui obéit, à chaque famille qui respecte la nature, qui respecte le Dieu Créateur et la Mère formatrice et créatrice, la Terre-Mère. Tout ceci établit un lien de communication et une rencontre avec le Créateur que nous appelons Cœur du Ciel et Cœur de la Terre, ce qui est une même manière de l’adorer et de le servir. S’il n’en était pas ainsi, nous serions bien loin et perdus : notre voix n’arriverait pas au Père Créateur ni à la Mère Nature.
Quand, dans nos cérémonies mayas où nous demandons la vie et où nous rendons grâce, nous faisons nos invocations, nous nous référons à trois points principaux : le temps passé, le présent et le futur. Nous voyons bien que nous établissons des liens avec le passé : la douleur, la souffrance, l’exploitation, la marginalisation dont nous avons été victimes. Mais nous savons aussi qu’il y a un présent, où nous vivons toujours dans la nature, dans la communication et la communion au Dieu Créateur ; et un futur d’espérance puisque nos parents, nos grand-parents et nos ancêtres qui sont passés par ce monde, nous ont laissé leur expérience, nous ont laissé un savoir que nous ne pouvons trouver dans aucune école, aucune université quels que soient nos diplômes.
Mais le Créateur et Formateur a récompensé nos ancêtres en permettant une rencontre vivante, la vie même. Dès leur naissance, les personnes ont en elles un don, ont en elles une force, un pouvoir, une sagesse. La seule chose à faire, c’est de collaborer et de nous aider mutuellement pour que ce don se développe et s’épanouisse dans la vie. Il existe dès qu’une personne est engendrée. Le Père Créateur lui donne cette force, ce pouvoir, cette intelligence dès sa conception. En naissant, l’enfant, qu’il soit homme ou femme, a en lui ce pouvoir, ces connaissances et cette sagesse que Dieu lui a donnés. Ce qu’il doit faire, comment il doit vivre, quels obstacles il doit franchir, quelles luttes il lui faut mener dans sa vie, tout cela est en lui dès sa naissance. Nos ancêtres nous ont légué tout cela, même si en fait on nous a privés de beaucoup de nos connaissances, de notre sagesse, de nos coutumes ancestrales. Mais on ne nous a pas enlevé ce que nous avons véritablement acquis dès l’enfance dans nos maisons : notre culture, notre expérience, le respect, l’éducation de nos mères. Parce que ce sont elles qui ont conservé les traditions, les coutumes, le respect et l’éducation dans notre spiritualité. Tout ceci, nos mères le partagent avec nous quand nous vivons dans la maison, quand elles nous éduquent dans le respect, [nous montrent] comment nous devons vivre, ce que nous devons respecter, comment nous devons agir, comment se révèle à nous le don de Dieu et de quelle manière ces connaissances se traduisent en nous.
L’école, c’est la famille ; l’école, c’est la mère. Moi, j’ai reçu cet enseignement depuis que je suis toute petite. Je me souviens très bien que dès l’âge de 7 ans j’ai commencé à communiquer avec la Mère Nature, avec le Soleil, avec la Lune. Ma grand-mère m’a aidée et m’a dit qu’il fallait que je communique avec la grand-mère Lune parce qu’elle est le signe de mon avenir, avec le Soleil aussi que nous appelons Père-Soleil parce qu’il nous illumine, nous éclaire, nous chauffe et arrive jusqu’à nous. Nous devons communiquer avec le Soleil, mais aussi avec l’étoile du matin. Nous savons qu’il y a une étoile qui marque le destin, qui marque la conception de l’homme et de la femme, sa capacité de connaissance et sa sagesse. C’est pourquoi il nous est nécessaire de communiquer avec l’étoile du matin. Moi, ma grand-mère m’a appris à parler avec le soleil, avec la lune, avec l’étoile, pour qu’ils m’indiquent ce que je dois faire, ce que Dieu a tracé dans ma vie pour me donner cette capacité, cette connaissance, cette sagesse que nous ignorons, mais qui se communiquent à travers l’encens et le sucre offerts le matin. On fait au Père Créateur des offrandes aromatiques pour qu’il nous écoute et sache d’où on l’appelle. Elles sont notre fil conducteur, notre bougie allumée.
C’est là que commence la spiritualité et que commence à se développer la sagesse d’une personne. Par exemple, si une femme doit être sage-femme, guérisseuse, dirigeante, mère, marraine, elle aura une grande importance dans la société. Elle aura à remplir une fonction. Ce destin se manifeste dès l’âge de 7, 8 ou 10 ans. Si elle n’a pas pu se développer, elle tombe malade à 10, 11 ou 12 ans. C’est pourquoi je pense que Dieu est fort, mais qu’il n’est pas malveillant parce que sa force divine nous presse, nous châtie, nous fait réfléchir, pour que, à l’occasion d’une maladie, on se souvienne qu’on doit faire quelque chose pour Dieu et qu’on doit faire sa volonté.
Moi, j’ai commencé à être malade dès l’âge de 12 ans. Alors ma mère et mes oncles et tantes se sont inquiétés, car nous étions une famille très unie. Chez nous les indigènes, le couple en se mariant ne fait pas sa vie tout seul. Il peut se marier, mais les autres membres de la famille, les dirigeants [de la communauté] et autres conseillers, continuent à les conseiller. Ce rôle de guide, on ne le joue pas parce qu’on se considère comme un leader, mais parce que c’est un don de Dieu et qu’on se sent chargé d’une mission.
J’ai d’abord eu une maladie : j’avais toujours mal aux pieds et à l’estomac et je n’étais jamais tranquille. À 12 ans, mes pieds se sont recroquevillés. Un de mes oncles, prêtre maya, a dit alors à ma mère que ce qu’elle devait faire, c’était offrir une cérémonie pour savoir ce qui m’arrivait. On commença donc à chercher parce que mon oncle avait dit : « C’est qu’elle a un don de Dieu et tu dois lui permettre de se développer : elle peut être sage-femme, elle peut être guérisseuse, elle peut être une de ces femmes qui aidera à défendre la culture. »
Mais, grâce à la connaissance que nous ont laissée nos aïeux, au peu de choses qui ont pu être sauvées et auxquelles nous avons accès encore aujourd’hui, on a pu dans nos maisons donner cette éducation, car on la gardait secrète. Maman nous dirige, nous enseigne, nous parle de beaucoup de choses pour nous mettre sur le bon chemin, pour ne pas perdre ce qui est le don de Dieu. À 12 ans, j’ai pu me lever, mais je suis retombée à 15 ans. Alors, mes oncles et tantes et mes grand-parents ont « déchiffré » que je devais être une personne au service des autres et défendre ceux qui sont tourmentés, abandonnés, malades... Je pensais que je n’en étais pas capable... Dans l’Église catholique, on nous disait que tout cela était mauvais, que nous allions contre la loi de Dieu. Mais, si Dieu se manifestait véritablement à moi, quel [autre] chemin pourrais-je prendre ? Ma mère, mes grands-parents et arrière-grands-parents étaient aussi attachés à l’Église catholique, mais ils n’avaient pas perdu leur spiritualité. Ils avaient fait le lien entre les coutumes de l’Église catholique et les coutumes mayas. Ils avaient pu pratiquer en secret pour qu’on ne les tourmente pas et qu’on ne leur crée pas d’ennuis : ils allaient à l’Église, mais ils pratiquaient toujours leurs cérémonies familiales dans leurs maisons.
Voilà l’aide que j’ai reçue. Ce fut un grand pas pour moi. On me faisait réciter le Saint Rosaire depuis que j’étais toute petite. J’ai fait ma première communion à l’âge de 7 ans et depuis lors, nous nous rattachions aussi bien à l’Église qu’à la spiritualité maya. Nous n’avons pas rejeté l’Église. Nous n’avons pas rejeté non plus notre spiritualité, car nous savions que les deux étaient nécessaires. C’est ainsi que nous avons vécu. On m’a donné ma table d’autel : on me l’a remise à l’âge de 17 ans, car à 15 ans je suis tombée de nouveau malade parce que je n’avais pas assumé ma responsabilité aux yeux de Dieu. À 15 ans, on m’a dit qu’il fallait absolument que j’aie un autel. J’avais une croix à porter. Je ne le comprenais pas encore tout à fait : par moment j’y croyais et à d’autres moments, je me disais que ce n’était pas possible parce que, moi, je n’étais pas capable de prononcer de si grandes phrases, tellement longues, tellement profondes que je n’allais pas les retenir. Je retenais bien l’une ou l’autre, mais comme c’était une cérémonie importante parce qu’elle englobe le monde entier, je me sentais inutile. Je me sentais incapable. Mais quand j’ai pris mon engagement, on m’a amenée devant un autel sacré où mon oncle a dû m’offrir encore pour demander à Dieu de me donner le pouvoir, l’intelligence, la sagesse que je n’avais pas encore reçus.
Alors nous avons célébré trois cérémonies. Mon oncle m’a dit que je devais absolument m’engager le plus vite possible pour faire mon devoir et aller là où Dieu en disposerait. À 17 ans, j’acceptais parce que, quand j’étais malade et que mon oncle faisait la cérémonie et m’offrait pour faire la volonté de Dieu, j’ai vu que je me levais tranquillement ; alors j’ai accepté. Il m’a vraiment beaucoup aidé et il m’a dit : « Non, ma fille. Tu dois accepter cet engagement. C’est vrai que cela peut être difficile, mais c’est un don de Dieu. Dieu va entrer en relation avec toi, il va te donner des signes et te dire ce que tu dois faire. Lui-même va te parler. » Moi je ne le croyais pas et j’ai dit : « Comment vais-je, moi, parler avec Dieu ? Mais comment ? Cela est impossible parce que, en réalité, ce n’est pas si facile, pensais-je, que Dieu entre en relation avec moi. » Mais mon oncle m’a dit : « Tu n’as pas de mari, tu n’as pas de fiancé, tu dois vraiment d’abord accomplir ta mission envers Dieu ; après, tu trouveras un mari si Lui le veut parce que cette mission est très importante et il faut que tu t’y engages. » Et c’est ainsi, finalement, que je me suis engagée à 17 ans. Nous sommes partis et, pour moi, le moment le plus sacré a été quand mon oncle m’a dit : « Mets-toi à genoux ; je vais seulement te demander de fixer les yeux sur le feu et quand tu verras une étincelle s’élever et retomber, sois attentive parce que c’est là où elle sera retombée que tu trouveras tes pierres aimantées. Tu te souviens qu’il est écrit dans la Bible que Moïse aussi a reçu les Tables de la Loi sur une pierre. Ce n’était pas un livre, ce n’était pas du papier. Alors tu vas trouver tes pierres, les pierres de ton pouvoir, de ta force, de ta communication pour que, avec cela, tu puisses cheminer et que Dieu communique avec toi. »
Donc, nous avons fait comme cela et la cérémonie a été très gaie. Nous avons fait des ornements de fleurs, nous avons jonché le sol d’aiguilles de pin, nous avons apporté du sucre ; ce fut très gai ce jour-là et mes parents étaient là comme témoins. Ils m’offraient à l’autel sacré pour faire la volonté de Dieu. Alors, en plein milieu du feu, quand la flamme était la plus belle, l’étincelle jaillit et s’enfile sous un buisson. Mais j’avais peur d’aller là parce que ce sont des broussailles. « Non, ma fille, me dit-il, tu as vu où c’est ? » - « Oui, j’ai vu. » lui dis-je, « Alors, vas-y pour que tu ne dises pas que je te trompe.... Non, vas-y toute seule, et ici nous sommes avec toi. Ce qu’il faut que tu fasses, c’est chanter. » Cela, je le comprends bien et je comprends que les chants et les louanges à la Vierge, la Mère-Terre les accepte aussi, la Nature les accepte. Mon oncle me dit : « Chante pour la Vierge ; ainsi tu te sentiras accompagnée ; tu te sentiras forte. » Je suis partie en chantant. Je connais beaucoup de chants par cœur et je me suis mise à chanter avec le courage que m’a donné la Vierge. Je lui ai demandé de faire sa volonté, [de me dire] si je devais servir et si elle pouvait m’aider à trouver ce qu’elle allait me donner parce que, moi, je ne savais pas si cela allait être une, deux ou trois pierres ni comment cela allait se présenter. Je ne comprenais pas, mais j’y suis allée ; j’ai creusé la terre et juste là se trouvait un vieux, très vieux petit sac. Les pierres étaient là et j’ai compté 365 pierres brillantes. Elles étaient très belles. En les sortant de la terre, j’ai senti une grande énergie qui m’a fait vibrer les mains quand je les ai saisies. Alors j’ai dit : « Ah ! c’est bien vrai, quelle force elles ont ! » Je les ai prises et j’ai dit : « C’est là, mon oncle. » Il m’a dit : « Tu vois, ce sont tes pierres. » Comme en partant j’avais préparé ma nappe et un panier, nous y avons mis les pierres. Nous avons vidé le sac. Il a rendu grâces et moi j’ai ramassé les pierres.
Depuis lors, j’ai commencé mon service dans la spiritualité maya. J’ai commencé à recevoir en songe, comme dans une école, des enseignements des anciens, hommes et femmes, qui me guidaient et me disaient : « Aujourd’hui, c’est tel jour, note-le », parce que je n’avais même pas de calendrier. Mon oncle était analphabète et ne pouvait écrire et moi, parce que j’étais un peu négligente, je n’écrivais pas ce qu’il me disait. Mais je retenais bien les enseignements que je recevais en songe. Je faisais un rêve : « Aujourd’hui, c’est tel jour, me disaient les anciens, tu dois faire telle chose. » Moi, je disais : « Ah ! Que c’est bizarre, je ne suis allée à aucune réunion. » Et pourtant je voyais bien ces vieillards qui avaient la tête toute blanche tant ils étaient vieux. Ils me parlaient et me guidaient. Alors mon oncle m’a dit : « Puisque tu sais écrire, ma fille, prends un cahier et écris tout ce qu’ils te dicteront. Ainsi, tu ne t’y perdras pas et tu mettras bien en ordre ce qu’ils te diront. »
Le temps passa. Peu à peu, je pris plus d’assurance. Je commençais à me repérer, à faire mon calendrier, mes comptes, à calculer quand tombent les 20 jours dans le calendrier grégorien, et ainsi je l’ai fait petit à petit ; je l’ai appris par cœur. C’est à ce moment que j’ai commencé mon travail et me mis à lutter pour les gens. J’ai dit : « Qu’est-ce que je peux faire ? » Il m’a dit : « Ce que tu dois faire, c’est recevoir avec attention tous ceux qui viendront ; tu dois t’en faire respecter et que tout le monde te respecte. Dieu va t’aider et te guider pour savoir comment et quand tu dois aider les gens. » Alors, j’ai commencé comme ça et j’ai dit : « Qui va venir me chercher ? Sait-on seulement que j’ai déjà ma table d’autel ? Que j’ai déjà ma croix ? Je ne crois pas que quelqu’un va venir me chercher. Il faudra que je mette un écriteau. » « Non, me dit-il, il n’y a pas besoin d’écriteau. L’aimant est là ; il est dans ta maison ; il faudra bien qu’ils viennent. Tu ne dois faire ni propagande, ni rien. C’est à cela que servent les pierres que tu as. Il faut maintenant que tu entres en contact. Mets tous les jours tes bougies, ton encens ; demande à Dieu qu’il te donne la sagesse, qu’il te donne la connaissance. » J’ai fait cela. Ensuite, mon esprit s’ouvrit peu à peu ; j’ai compris peu à peu ce que je devais faire avec une personne. J’étais déjà préparée quand elle arrivait parce que je l’avais vue en songe et que je savais ce qu’elle allait me dire. J’avais vu en songe les anciens qui m’avaient dit : « Tu sais de quoi elle a besoin ; alors tu sais ce que tu dois faire. » J’avais reçu la communication et effectivement, le deuxième ou troisième jour, la personne que j’avais vue arrivait. Je savais qu’elle allait arriver ; de cette manière j’ai peu à peu compris ma mission et l’engagement de ma spiritualité.
C’est là le peu de choses que je peux vous faire connaître. C’est un don de Dieu. À l’homme et à la femme, Dieu a donné la même pouvoir : car il y a des hommes qui sont des défenseurs et des guérisseurs, il y a des sages-femmes. Tout cela, c’est un même travail que Dieu nous donne.
– Dial – Diffusion de l’information sur l’Amérique latine – D 2298.
– Traduction Dial.
– Source (espagnol) : Voces del Tiempo, juillet-septembre 1998.
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