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DIAL 3625

NICARAGUA - Mort du commandant sandiniste Jorge Hugo Torres Jiménez, prisonnier politique du gouvernement Ortega-Murillo

Fondation Rosa Luxembourg

samedi 16 juillet 2022, mis en ligne par Dial

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Ce texte a été publié sur le site mexicain de la Fondation Rosa Luxembourg peu après la mort de Jorge Hugo Torres.


La participation de Torres à l’opération de 1974 pour la libération des prisonniers de Somoza, au nombre desquels était Daniel Ortega, le prisonnier 198, fut décisive.

Samedi 12 février a été confirmée la mort d’un des héros de la lutte contre la dictature de Somoza, Jorge Hugo Torres Jiménez, général de brigade à la retraite et connu comme le commandant « numéro un », qui était incarcéré depuis juin 2021 dans la prison d’El Chipote, connue par les organisations des droits humains pour être un centre de torture.

Torres, âgé de 73 ans, a été l’un des 47 prisonnières et prisonniers politiques arrêtés en 2021, à l’approche des élections nationales qui ont eu lieu le 7 novembre dernier. Selon des organisations de la société civile, il y a actuellement au Nicaragua au moins 170 personnes incarcérées pour s’être opposées au gouvernement d’Ortega-Murillo ces dernières années.

Le 13 juin 2021, Torres a enregistré une vidéo de quelques minutes avant que sa résidence à Managua ne soit perquisitionnée, comme c’était le cas pour Dora María Tellez, la commande guérillera « numéro 2 » et pour la défenseure des droits humains Ana Margarita Vigil. Dans cette vidéo Torres déclarait :

« Il a 46 ans j’ai risqué ma vie pour sortir de prison Daniel Ortega et d’autres camarades prisonniers politiques et, en 1978, je l’ai risquée à nouveau, aux côtés de Dora María Téllez et d’autres camarades pour libérer une soixantaine de prisonniers politiques […] Mais ainsi va la vie, ainsi sont les retournements de la vie et ceux qui un jour ont adhéré aux principes en faveur de la justice, en faveur de la liberté, les ont trahis aujourd’hui, sont aujourd’hui les principaux ennemis de ces principes. »

Le gouvernement d’Ortega-Murillo a accusé Torres, Téllez, Vigil et d’autres dirigeants politiques du délit supposé de conspiration pour commettre des atteintes à l’intégrité nationale, au préjudice de la société et de l’État du Nicaragua. Torres est mort sans avoir fait l’objet d’un quelconque jugement.

Le 12 janvier la commandante guérillera de la révolution sandiniste, Mónica Baltodano a lancé un appel pour dénoncer l’état de santé préoccupant dont souffrait le général de brigade :

« Il est de notoriété publique que le 17 décembre 2021, Hugo Torres a été extrait de la cellule qu’il partageait avec d’autres prisonniers à El Chipote ; que durant ces dernières semaines son état de santé s’était aggravé rapidement et que ses camarades ont dû venir à son secours à plusieurs reprises car, en raison du degré d’inflammation de ses jambes, il ne pouvait presque plus se déplacer sans aide. Il a été pris en charge par des médecins de la prison mais ces derniers n’ont pas pu améliorer son état. Ce jour-là, Hugo, a longuement perdu connaissance. Il a été extrait de sa cellule pour une destination inconnue. »

Le jour même de son décès, le ministère public du Nicaragua a fait savoir par un bref communiqué que dès que l’état de santé d’Hugo Torres s’était détérioré, il avait été transféré vers un hôpital de la capitale et qu’il est décédé des maux dont il souffrait. Néanmoins, des membres de son entourage ont déclaré qu’ils donneraient bientôt leur version des faits.

Pour en savoir plus

« Aujourd’hui nous serons héros ou martyrs », entretien avec Hugo Torres réalisée par Mónica Baltodano, pour le projet Mémoires de la lutte sandiniste.


 Dial – Diffusion de l’information sur l’Amérique latine – D 3625.
 Traduction de Françoise Couëdel pour Dial.
 Source (espagnol) : Fondation Rosa Luxembourg, février 2022.

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