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COLOMBIE - L’extrême droite impose un blocus économique et fiscal au gouvernement du président Petro
Horacio Duque
mardi 14 janvier 2025, mis en ligne par
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16 décembre 2024 - C’était le coup de grâce attendu. L’extrême droite ne connaît aucune limite quant à son addiction au pouvoir dans toutes ses dimensions. La dispute stratégique en Colombie se déroule dans un contexte assez tendu : actuellement elle se manifeste par un blocus économique et fiscal infernal contre le gouvernement national du Pacte Historique que dirige le président Gustavo Petro.
En matière de blocus et de sabotage économiques contre les gouvernements de gauche, l’extrême droite fasciste et l’impérialisme ont fait école depuis longtemps. De la révolution soviétique de 1917 à la révolution populaire chinoise, la révolution cubaine de 1959, le gouvernement d’Unité populaire au Chili, la révolution sandiniste et jusqu’à la révolution bolivarienne du Venezuela d’aujourd’hui, son arme préférée pour étouffer toute tentative de changement a été celle de l’attaque économique avec sabotages et blocages financiers pour faire obstacle aux projets de changements révolutionnaires des sociétés féodales et capitalistes.
Ce qui se passe au Venezuela est hallucinant. La destruction de l’économie de la patrie de Bolivar est un acte criminel fait de démesures et de sévices qui relève clairement du délit de lèse-humanité qui devra être jugé et puni le moment venu.
Actuellement l’extrême droite colombienne applique ce mode opératoire contre le président Petro. Un autre pion du jeu putschiste qu’elle avance sur l’échiquier depuis les premiers jours de ce gouvernement, en août 2022, des guerres juridiques et un large éventail de coups bas, déjoués par la mobilisation populaire convoquée depuis la Casa de Nariño à Bogotá [1].
Au Congrès de la République, lors des commissions économiques – dominées par l’uribisme le plus récalcitrant – a été rejeté un projet de loi pour l’adoption d’une réforme tributaire, à l’initiative du Ministère des Finances, pour établir un impôt sur les jeux de hasard douteux et les casinos, où de toute évidence la contrebande est active. Cela équivaut à un chiffre proche des 12 milliards de pesos (3 milliards de dollars), nécessaires pour répondre aux engagements sociaux urgents qui concernent le revenu des citoyens, la santé, l’éducation, le reboisement et les voies secondaires en périphérie.
Les grands médias de communication de l’extrême droite ont rejeté la proposition de réforme tributaire en affirmant que celle-ci était une manœuvre de Petro pour récolter plus d’argent pour financer la prochaine campagne présidentielle, oubliant de toute évidence l’héritage laissé par le gouvernement d’Iván Duque, une énorme dette extérieure à court terme et un fonds d’aide aux combustibles qui ligote les mains du gouvernement actuel en l’empêchant d’appliquer les promesses électorales du Plan national de développement.
Le coup a été fatal et l’extrême droite le célèbre en fanfare, en grande pompe.
Cependant Petro ne recule pas. Il ne cède pas aux pressions. Il n’accepte pas le chantage de ces canailles qui dans un passé récent ont donné leur accord aux mesures d’impositions les plus infâmes, en particulier la hausse de l’IVA et les autorisations données à Iván Duque pour obtenir un endettement monstrueux auprès des banques colombiennes qu’il a privilégiées avec les réformes des réserves obligatoires pour faciliter la liquidité monétaire, utilisée pour l’offre de prêts au trésor national.
Petro a déclaré qu’il prendra des mesures strictes pour réorganiser les finances publiques, en protégeant les droits sociaux, environnementaux, tarifaires (électricité, eau, gaz) et les régions les plus pauvres du pays, en obligeant les plus riches – comme Bogotá, Cali, Bucaramanga, Barranquilla, Medellín y le Triangle du café – à organiser des plans d’austérité et d’épargne.
Il a déclaré qu’il interrompt tout dialogue avec ces tricheurs fascistes de la politicaillerie colombienne, qui sévissent dans les chambres législatives et qui déclenchent les mobilisations populaires pour la défense des victoires obtenues, résultats des explosions sociales gigantesques de l’année 2021.
Traduction française de Françoise Couëdel.
Source (espagnol) : https://rebelion.org/ultraderecha-hace-bloqueo-economico-y-fiscal-al-gobierno-del-presidente-petro.
[1] La Casa de Nariño, ou Palacio de Nariño, est la résidence officielle et siège de la présidence de la République de Colombie, situé dans le centre historique de Bogotá – NdlT.