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DIAL 3372 - Cahiers de la Mémoire et de la Vérité, volume IV
Prix Nobel de la paix : L’implication de la dictature militaire brésilienne contre la nomination de Dom Helder Camara. Troisième partie
Commission d’État de la Mémoire et de la Vérité Dom Helder Camara, Secrétariat du Cabinet civil, Gouvernement de l’État de Pernambouc
lundi 9 mai 2016, mis en ligne par
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Quand je donne de la nourriture aux pauvres, on me dit que je suis un saint. Quand je demande pourquoi ils sont pauvres, on dit que je suis communiste.
Helder Camara.
3.1. Réaction de Dom Helder Camara aux nominations pour le Nobel de la paix
« Circulaires conciliaires » tel était le nom donné par Dom Helder aux innombrables lettres écrites à des collaborateurs très proches, et commencées en 1962 lorsqu’il participait au Concile Vatican II, à Rome. Rédigées à la main, généralement de bon matin, ses fameuses « veilles » étaient consacrées à la prière, la lecture et l’écriture, où il partageait des réflexions spirituelles sur la liturgie journalière ou les thèmes sociaux et culturels, religieux ou non, avec des amis intimes.
Elles étaient destinées au départ à la « famille São Joaquim » de Rio de Janeiro et ensuite à la « très chère famille mecejanense » comme il appelait gentiment les collaborateurs de l’ancien archidiocèse de Rio de Janeiro, et ceux du nouvel archidiocèse de Recife. Les circulaires étaient reproduites puis remises dans les aéroports à des personnes de confiance qui allaient voyager, pour éviter des égarements, ce qu’il n’a pas pu toujours éviter [1]. Les personnes intégrantes de la « famille » se chargeaient de la distribution.
Dans les circulaires, ressortent la pensée et les sentiments de l’homme mystique mais également politique, solidaire et inflexible dans la défense des plus nécessiteux, que ce soit à cause de la faim et de la misère, ou à cause des violences de la torture. « C’est en tant que chrétien, que prêtre et pour fidélité au Christ que j’agis comme je cherche à le faire et parle comme je cherche à le dire. » a-t-il déclaré à la revue Confirmando de Buenos Aires, répondant ainsi à une question s’il serait mêlé à la politique.
Si l’on entend par politique le souci du bien commun, le prêtre peut et doit être politique, ce qui en aucune façon n’est synonyme d’un engagement politico-partisan. À mes yeux, il est évident que dans une région sous-développée comme peut l’être le Nord-Est brésilien, travailler à la promotion humaine, à la conscientisation des foules en condition sous-humaine, c’est une exigence du propre Évangile. Et il ajoute : aussi absurde que cela puisse paraître il y en a qui, de surcroît, me considèrent comme un subversif et un communiste. [2]
Dans certaines circulaires, il réservait une section à l’information qu’il qualifiait de nouvelles diverses, d’une valeur inégale, où il commentait les évènements au jour le jour, ou bien il expédiait des nouvelles, des souvenirs et des petits mots [3]. Les autres styles littéraires étaient séparés – poèmes [4], méditations, discours, et plaisanteries – avec ses fidèles coopérants, leur demandant des suggestions ou des corrections, tout en étant certain de ses intentions, projets et rêves.
Les lettres circulaires se terminaient toujours par les Bénédictions nostalgiques du Dom, une façon particulière de se nommer, et qui était comprise par ses proches comme « dom » ou « don » [5].
Dans un certain nombre de celles-ci, le Nobel de la paix est commenté, à l’exemple de l’entrevue donnée à la revue Confirmando de Buenos Aires, lorsque, interrogé sur ce qu’il pensait de l’attitude d’un groupe d’intellectuels américains en train de se mobiliser pour appuyer sa nomination au titre honorifique, il a répondu :
L’idée, selon ce qu’on m’en a dit, est venue d’amis français, belges et hollandais. Je ne pense pas qu’ils puissent prouver que je remplis les conditions pour figurer aux côtés du grand, du très cher et regretté Martin Luther King. Sauf si la soif de justice compte comme une condition pour la paix. [6]
Une autre fois, discutant avec des amis d’un reportage de la TV canadienne (CBC) qui allait le filmer en Suisse, il a déclaré :
La dernière question qu’ils m’ont posée fut une surprise pour moi : « Que ferez-vous avec l’argent du prix Nobel de 1970 ? Oui, car nous espérons que le prix vous revienne. » Dans la salle où ils m’ont posé la question, il y avait un portrait de Luther King. J’ai répondu en le regardant : Lui, oui, il a mérité le prix Nobel. Pour l’instant, je suis plein de bonne volonté, j’ai un désir immense d’aider à sauver le monde de la violence armée et de la haine. Je ne pense pas avoir le prix. Si par hasard, il me revenait, beaucoup plus important que l’argent serait son appui moral pour affronter tous ceux qui me traitent de subversif et communiste. [7]
La TV allemande a essayé aussi de l’aider dans la conquête du prix, avec la réalisation d’un film de 45 minutes intitulé : Un jour dans la vie de Dom Helder. Les prises de vue débutaient le 25 août, mais l’archevêque avait déjà un rendez-vous à cette date et dans une lettre circulaire, il se demandait s’il ne devait pas avancer son voyage et répondre à l’invitation, en expliquant :
[…] quelle meilleure réponse pourrais-je fournir à toute cette mise en scène diffamatoire !?… Même s’il m’arrive d’être mis en orbite, d’être convoqué à la police militaire, d’être fait prisonnier, mourir, ce serait un grand jour, un grand moment !? [8]
Dom Helder Camara était vilipendé, non seulement par des journalistes nationaux et étrangers, mais aussi par des prêtres, des évêques, des archevêques, comme dans le cas de Dom Vicente Scherer, de Porto Alegre, qui, lors d’une entrevue au Jornal do Brasil du 30 juillet 1970, conseillait à Dom Helder de se servir du prestige dont il jouissait internationalement pour démentir les calomnies à l’encontre du Brésil et de l’Église brésilienne. La campagne de diffamation préoccupait l’archevêque jusqu’à un certain point ; parfois, il remerciait même cette vague, dont il disait que de tant absurde et exagérée elle en devient de la publicité [9].
Dom Geraldo Proença Sigaud était évêque de Diamantina (Minas Gerais) lorsqu’il a déclaré au journal Estado de São Paulo le 5 juillet 1970, que la réalité religieuse, politique et sociale du Brésil était présentée de façon déformée en Europe, résultat d’une campagne orchestrée par Dom Helder avec pour objectif, que l’idéologie gauchiste devienne prépondérante dans de larges secteurs des médias, y compris dans l’Église catholique. Lors d’un déplacement en Allemagne pour y faire des conférences, il a cru bon de mettre en garde sur la campagne diffamatoire menée à l’encontre du Brésil et modifier l’opinion qui se développait en Europe au sujet du Brésil.
Dom Sigaud était prévu pour prendre la parole au Congrès catholique de Trier, mais son organisateur, le Cardinal Doeffner, a reçu du Brésil, grâce à la TV allemande, des articles de David Nasser et en a été tellement choqué qu’il en a rayé l’inscription de Dom Sigaud [10]. Le Correio do Ceará avait publié un article de David Nasser laissant planer des doutes sur Dom Helder, en cherchant à savoir qui pouvait être celui qui finançait ses déplacements qu’il qualifiait de pèlerinages de la pire des haines [11]. Comme le disait Dom Helder, l’attaque s’était transformée en publicité.
L’équipe allemande voulait tourner encore deux autres films : l’un sur Pelé et l’autre avec l’ancien président Emílio Garrastazu Médici. L’ambassade a mis directement une sérieuse pression pour que l’on évite le troisième (Médici). Le consulat de Berlin a répondu qu’il aimerait que l’on annule les deux, si possible, a commenté Dom Helder dans la circulaire. On ne ferait que le film avec lui, qui continuait à ne pas croire dans la quête du prix Nobel.
Le journal The New York Times cherchait à s’informer sur Dom Helder dans l’éventualité qu’il ait le prix Nobel ou qu’il en soit écarté. Sans prendre la chose au sérieux, Dom Helder répond avec une question : En sera-t-il ainsi ? [12]
Après l’annonce du prix Nobel de 1970, Dom Helder décide d’écrire aux organisations qui l’ont soutenu pour les remercier mais sans insinuer la moindre demande d’appui à une nouvelle candidature.
L’année 1970 se termine avec un bilan rétrospectif de ce qui est arrivé : conférences à l’étranger, campagne diffamatoire contre sa personne, les amis faits prisonniers, humiliés, moralement torturés, l’interdiction de contacter les médias en général ; en même temps, il demeurait le grand favori pour le Nobel de la paix, il recevait de nombreuses aides financières et un appui international. Comme il l’explique, il était tenté par le découragement et la tristesse quand Rome lui manquait. J’ai besoin de l’appui –même très discret, anonyme, invisible – du Saint Père, tout comme on a besoin d’air, disait Dom Helder angoissé.
Merci, Seigneur, pour cette année 1970.
C’est cette année, le 26 janvier, que s’est ouverte l’Action Justice et Paix au plan mondial. Suite à ce lancement, il y a eu 4 déplacements internationaux : au Canada, aux USA, en Italie (Rome), en Suisse (Montreux) ; en Autriche, en Belgique, en France, en Suède, en Hollande et en Allemagne, à Atlanta aux USA, au Japon puis en Allemagne. C’est ce lancement qui a inspiré « Spirale de violence » et les conférences de 1970.
Après le voyage à Paris, a été lancée la campagne nationale de diffamation, qui grâce à Dieu, n’a pas laissé la moindre trace d’amertume dans mon cœur et dont les résultats, dans l’ensemble, ont contribué à faire progresser nos idées.
Une année où j’ai eu la malchance de vivre la 8e drôle d’aventure, en souffrant un dénigrement complet de la part des autorités et des privilégiés ; des menaces, l’humiliation d’être encore libre, tandis que des amis proches étaient retenus prisonniers, humiliés et torturés moralement (en assistant à des tortures physiques inouïes) ; l’interdiction de tout contact avec les journaux, les revues, la radio, la télévision de mon pays. Voué à l’exécration nationale en tant qu’ennemi du Brésil. Sur notre maison on a peint un drapeau du Brésil avec le slogan : Brésil, aime-le ou va-t’en !
Une année d’un admirable soutien mondial. Des lettres et de l’argent venant du monde entier. La présence admirable de la jeunesse. Des témoignages impressionnants qui révèlent une responsabilité croissante. Avec la grâce divine, une paix intérieure parfaite : pas de vertige devant les louanges provenant de toutes les races, de tous les credos, de toutes les langues. Une campagne spontanée et gratuite pour le prix Nobel de la paix. Trois prix internationaux de la paix : Espagne (Jean XXIII), Viareggio, Atlanta. Très grand favori pour le Nobel. Cela me trouble en me laissant heureux : au nom de Mère Pauvreté et Sœur Humilité. Plus qu’heureux par la totale et absolue acceptation divine. Paix et Allégresse ! (…)
Envies de découragement et de tristesse, surtout quand Rome me manque. J’ai besoin de l’aide – même très discrète, anonyme, invisible – du Saint Père, tout comme on a besoin d’air. Une tentation qui coexiste avec la paix intérieure. On dirait que le Père, au lieu d’accepter ma vie dédiée à la cause de la justice et de l’amour, à l’image de chemins vers la paix, préfère un autre holocauste, qui sait, dans la ligne tracée par le Cardinal Lezer… (…)
Bénédictions nostalgiques du Dom. [13]
En juillet 1971, Dom Helder ressentait sans arrêt « la machination pour torpiller le Nobel de la paix. J’ai eu envie d’écrire à Austregésilo de Ataíde, qui lui, pour pouvoir m’attaquer, aurait dû commencer par publier, dans leur intégralité, mes textes. Comme taper sur quelqu’un qui a les bras liés ? » [14]
Par ailleurs, la presse internationale continuait d’insister pour le présenter comme le favori absolu au prix Nobel de 1971. Devant l’insistance des agences de presse et du représentant du Aftenposten, le plus grand journal d’Oslo, Dom Helder écrit une circulaire partageant son attente avec des amis de la famille mecejanense. Dans ce message, il joue à faire semblant de gagner le prix Nobel, pour lequel il devait se préparer. Il rêve à la valeur du prix, 80 000 dollars ; la nécessité de l’inspiration divine, « un souffle direct de l’Esprit Saint, pour une parole à Oslo avec des répercussions dans le monde entier » ; et un possible geste du gouvernement brésilien pour « certaines ouvertures ! », surtout dans l’hypothèse d’un quelconque geste de sympathie ou de simple courtoisie… « Il ironise : pas besoin d’obtenir du gouvernement un transport officiel, car le billet est inclus avec le prix »… Il sort du rêve avec les « pieds sur terre et les yeux au ciel, ou les pieds sur terre et les yeux sur terre et au ciel ».
[…] avec des doutes et par la Grâce divine, je me sens prêt à la défaite, je dois admettre l’hypothèse de la loterie de s’en retourner à Recife. Ce serait dommage de ne pas être, toujours avec la grâce divine, préparé en moi-même, pour ne pas perdre la paix.
Alors, on va jouer à faire semblant …
Faire semblant qu’en plein milieu du 20 prochain ou le matin de jeudi 21, les agences de presse me réveillent avec cette nouvelle du Prix. La première réaction serait d’être prudent : il pourrait ou pourra parfaitement s’agir d’une farce…
On fait semblant que l’on puisse prouver la réalisation de l’impossible…
Toute première précaution : rire de moi-même et dire au Père, avec le Frère Jésus-Christ : « à vous, Père tout puissant, tout honneur et toute gloire, maintenant et toujours, pour les siècles des siècles » ! Un soin absolu pour ne pas recevoir le Prix comme si c’était une récompense qui m’arrive sur terre : je préfère mille fois, tout abandonner pour la rencontre personnelle, face à face avec le Père. Et comme récompense, si la Sainte Messe est célébrée la journée entière, que je devienne multi, multimillionnaire !?…
Toujours dans l’hypothèse de faire semblant, le Nobel n’aurait d’importance que dans la mesure où il contribue à la progression des idées, qui ne sont pas uniquement les miennes mais toutes les nôtres !…
On continue un peu plus ce faire semblant :
– Je m’occuperais, sans aucun doute, de l’organisation de la Rencontre Mondiale des Mouvements contre la non-violence, à Driebergen, près d’Utrecht, en Hollande, en avril 1972. La somme des 80 000 dollars serait destinée à motiver, dans ce qui va suivre, la connaissance objective de la situation des structures esclavagistes.
– Des décisions pacifiques, mais fermes et éprouvées, pour changer ces structures, aussi bien dans les pays sous-développés que dans ceux, développés…
– Il faudrait un souffle direct de l’Esprit Saint lors du discours à Oslo, pour qu’il y ait une répercussion dans le monde entier. Il faudrait alors retenir, à deux mains, cet exceptionnel instant.
– Ce serait le moment de rencontrer les pour et les contre au sujet d’un geste direct du gouvernement brésilien (avec comme objectif, un appel à haut niveau, pour certaines ouvertures !) surtout, dans l’hypothèse d’un quelconque geste de sympathie ou de simple courtoisie… Heureusement, ce ne sera même pas la peine d’accepter ou non un transport officiel, car le billet vient avec le prix… Ding, ding, ding, fini le faire semblant. Les pieds sur terre et les yeux au ciel, ou les pieds sur terre et les yeux sur terre et aux cieux. [15]
L’incertitude planait dans le rêve de Dom Helder toujours enveloppé de conformisme quant au résultat.
Père, en ce jour, 20 octobre [1971], on va attribuer le prix Nobel de la paix 1971. Tu peux me voir au plus profond de moi-même et tu connais ma grande joie, lors de cette veille : percevoir que ta grâce me laisse toujours davantage en tes mains ! Quelle qu’en soit la suite, tu me trouveras tranquille, en paix, voulant ce que tu désires, préférant ce que tu préfères […]
Tu sais parfaitement quel est le prix Nobel que tu m’as offert. Je le reçois à nouveau, – toujours neuf ! – à chaque veille, il s’étend davantage, tous les matins, sur l’Autel ; il s’insinue entièrement pendant toute la journée, et souvent, il envahit doucement, le sommeil et les rêves, tout comme j’espère qu’il envahisse mon inconscience, au moment de partir… [16]
Dans l’impossibilité d’être présent au VIe congrès de la Confédération latino-américaine des syndicats chrétiens (CLASVC) à Caracas au Venezuela, Dom Helder envoie, en novembre 1971, un message fraternel aux ouvriers de l’Amérique latine qui participent à cette rencontre.
[…] Permettez-moi de vous faire part de ce qui m’angoisse le plus en cette heure décisive pour l’humanité et ce qui me parait une mission historique, devant être accomplie par l’Amérique latine, et en son sein, par les ouvriers de notre Continent […].
Qui mérite le prix Nobel de la paix ?
Vous en 1970 et 1971, avec un regard de frère, vous avez voté pour que j’obtienne le prix Nobel de la paix et vous pensiez déjà présenter ma candidature pour le prix de 1972.
Et j’ai accepté pour les Prix. Le prix méritera d’être remis à celui qui a achevé l’indépendance politique de l’Amérique latine, en l’unissant et obtenant pour elle l’indépendance économique, sans laquelle l’indépendance n’attire aucun respect des grandes puissances qui se moquent encore de notre ingénuité.
Mais en y réfléchissant bien, celui qui aura la chance et la gloire d’empoigner l’Amérique latine pour la conduire à s’intégrer, sans patrons venus d’ailleurs ou de l’intérieur, celui qui laissera l’Amérique en condition de servir d’exemple et d’encouragement pour l’Asie et l’Afrique, nos sœurs, celui qui arrachera notre continent de sa situation de mendiant et mettre à bas le système antidémocratique des Nations Unies, maîtres du Monde, et en contribuant à une authentique solidarité universelle, n’aura pas besoin du prix Nobel – il sera déjà plus que récompensé !
De toute façon, votre appui a été le meilleur des prix auquel je pouvais prétendre ! [17]
Le Nobel de 1971 a été remporté par Willy Brandt, un Allemand considéré comme l’éliminateur du mur de la honte, par trois voix contre deux pour Dom Helder.
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3.2. La lettre écrite à Willy Brandt [18]
Dom Helder Camara candidat en même temps que Willy Brandt au Nobel de la paix de 1971, jugeant que ce dernier serait le probable vainqueur, lui envoie une lettre ouverte et le félicite par anticipation pour ses lauriers mais en même temps, il lui fait part de ses appréhensions, en tant que pasteur d’une région sous développée et en tant qu’homme soucieux de la justice, de l’amour, ces chemins pour une paix véritable.
[…] [E]n acceptant le Nobel de la paix, vous devenez toujours davantage un citoyen du Monde et vous vous obligez à consacrer votre vie à la cause de la paix. Comme le développement est le nouveau nom de la paix, vous vous obligez à consacrer votre vie à la cause du développement de tout homme et de tous les hommes. [19]
Et au sujet de l’escalade de la violence qui se poursuit sous nos yeux, il demande à Brandt : engagez votre force morale au service de l’élimination du pharisianisme de notre époque. Il donne entre autres exemples, le scandale de la torture présente dans de nombreux pays et utilisée pour sauver ou restaurer l’ordre social et la sécurité nationale. Il explique : « Une fois que l’on a des prisonniers politiques, la logique de la violence conduit nécessairement à essayer de leur arracher des informations considérées comme essentielles à l’ordre et à la sécurité. Aidez à clamer d’avoir le courage d’aller à la racine du mal, en affrontant les injustices, sources de toutes les violences. ». Il conclut : « Nous sommes compagnons en tant que membres de l’Institut de Vienne pour le développement. Nous sommes frères dans le Christ et dans l’amour à tous les hommes, sans distinctions, sans frontières. Vous comprendrez certainement ce cri fraternel ». [20]
Mémorable message conservé dans ses circulaires, dont on ne sait s’il fut expédié ou non, mais qui est la synthèse de sa vision du monde et dévoile certains aspects de l’homme idéaliste, au-dessus de la droite ou de la gauche, qui, en plus de s’être fait des adversaires, au sein de l’Église comme en dehors, s’être affronté aux militaires, dit et montre par son attitude n’avoir jamais eu une goutte de haine en son cœur. [21]
Willy Brandt, chancelier issu du Parti social-démocrate, avec plus de 40 membres réunis à Bonn, ont désigné Dom Helder Camara pour le prix Nobel de la paix en 1973 en considération de sa lutte pour la justice sociale, une condition pour la paix.
Il n’y a pas eu de prix Nobel en 1972.
La campagne de pré-candidature de Dom Helder au prix Nobel de la paix s’est poursuivie en 1973. Il y avait des obstinés qui insistaient pour faire une campagne nationale au sujet du Nobel de la paix. J’ai fait tout ce qui était en mon pouvoir pour éviter ce qui semblera donner des résultats contre-productifs. À toute heure peut éclater un incendie à l’échelle nationale… 9 ans !, dit-il [22]. Il a redoublé de vigilance, avec l’inspiration de la grâce divine.
Avec l’arrivée probable de jours difficiles, soudain, une grâce matérielle qui signifie aide et appui aux activités pastorales du diocèse, en ces heures délicates, et peut-être même en mon absence : la Congrégation des Sœurs de l’Enfant Jésus, à Reims, avait décidé de faire des quêtes pendant un an et a offert la somme recueillie aux œuvres de Dom Helder… L’argent vient d’arriver via la Suisse, de la Jenny Bank à la City Bank : 89 000 dollars et 190 centimes… Plus important encore que le prix Nobel de la paix… Aujourd’hui même, j’enverrai l’intégralité de la somme à Dom Lamartine. Grâce à Dieu, il ne manque pas de gens ayant un immense dévouement pastoral ; nous aurons les moyens d’un décollage excellent. [23]
L’année 1973 fut celle des jours difficiles, de menaces diverses. Sont réapparues les menaces de mort… De mort ou de vie ?… La grâce est si grande que je n’en arrive même pas à le croire. Ce serait cela le véritable prix Nobel de la paix… [24]
L’archevêque évoque un repas amical avec la direction de la TV française.
Tant de décisions qui dissimulent mal un désir sincère d’aider : de nouveaux voyages au Brésil, un film sur le Nobel de la paix (pour eux, aussi certainement attribué, que Napoléon a bien existé) du tournage de n’importe quel évènement des plus absurdes, mais de toute façon, du domaine du possible, tel un exil… On n’assiste pas à la première partie du programme : le film tourné à Recife. J’ai appris que la TV française faisait question de présenter un Dom Helder inconnu de la France : le chrétien, le prêtre, le pasteur (et Claude exagère mais ça vient du cœur). Ils ont filmé cinq célébrations différentes de la Sainte Messe, et selon Claude, il en a été obtenu des « images superbes » qui prennent à l’âme… [25]
Il continuait d’être désigné comme le favori indiscutable au Nobel de 1973. Mais après tant d’échecs, il ne croyait déjà plus en la victoire.
– les agences de presse internationales m’appellent, en disant qu’à la veille du Nobel de la paix 1973, je suis considéré comme le favori indiscutable. Je réponds aimablement que tous les jours on peut voir des courses automobiles, des matchs de football, des courses de chevaux où les « favoris » sont battus.
– Ce qui est un mystère c’est que ces rumeurs coïncident avec le sommet des souffrances intérieures.
– La joie, je la trouve dans une disponibilité intérieure absolue ; elle arrive, elle arrive ; elle ne vient pas, elle ne vient pas !
Les frères Barrigan, Filip et Daniel, m’écrivent en disant que je dois savoir que je suis le favori absolu du Nobel de la paix 1973. Ils me font suivre un message, disent-ils, au nom de millions de personnes : si je gagne le prix, je le refuse en signe de protestation car le comité d’Oslo a accepté la candidature de Richard Nixon…Je leur ai répondu :
– que le Nobel de la paix ne m’a jamais causé de soucis.
À vous, je vous le dis : au cas où le prix m’échoie, et tant que ça dépendra de moi, je n’admettrai aucune plaisanterie sur Nixon, du genre : l’Amérique s’est inclinée devant le Brésil… Il me semble qu’après le Watergate et la renonciation du Vice-président, la barque des humiliations du Président états-unien est déjà bien chargée. [26]
Même ainsi, Dom Helder quelques mois après, se montrera déçu d’avoir perdu contre le président des États Unis, Richard Nixon. « Que je perde le Nobel de la paix, je le comprends et l’admets sans problème. Il ne semble pas que le Père veuille m’éloigner de chemins plus humbles et plus simples. Mais – sans aucun procès d’intention – le Nobel de la paix à Nixon, c’en est trop »… [27]
Le 17 octobre 1973, à 6h du matin, il reçoit l’information ; On vient de me téléphoner que le Nobel a été remporté par Nixon, en la personne de Kissinger. « Dieu soit loué ! » [28]. Le Prix avait été attribué à Henry Kissinger, secrétaire d’État du président états-unien, Nixon, et au Vietnamien Le Duc Tho, pour leurs négociations sur la fin de la guerre au Vietnam.
Chaque défaite de l’archevêque brésilien faisait beaucoup plus de bruit en Europe. Le comité était accusé d’être partial, consécutivement à de supposées pressions qui, plus tard, ont été effectivement confirmées.
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3.3. Le Prix populaire de la paix
Censuré au Brésil, et encensé à l’extérieur, Dom Helder Camara a été choisi quatre fois pour le prix Nobel de la paix ; une candidature qui avait reçu l’appui du peuple et d’organisations présentes en de nombreux pays, y compris celle des ouvriers en Amérique latine.
Des campagnes provocantes l’avaient éloigné du prix. Des documents confidentiels ont été montrés, mais entourés du plus grand secret, par l’ambassade du Brésil à Oslo, apparemment sans gestion officielle, mais qui ont filtré discrètement, de façon profitable et en conséquence, ont contribué à l’éloigner du prix. [29]
En 1972, l’ambassadeur à Oslo, Jayme de Souza Gomes expliquait, dans un document secret remis au Secrétariat d’État sur la position des candidats, et la clôture des inscriptions au prix de cette année-là.
Il devient évident que c’est à chaque fois de plus en plus dur pour cette ambassade, d’intervenir afin d’empêcher la victoire de la candidature de Dom Helder Camara. En fait, les arguments utilisés lors de ces deux dernières années, ont eu pour but principal de rendre polémique la personne du prélat brésilien aux yeux de la Commission Nobel, mais cela ne pourra continuer ad infinito.
En 1970, l’archevêque brésilien a été présenté comme un ancien nazi-fasciste, vu ses liens anciens avec feue l’Action intégraliste brésilienne, une révélation qui l’a rendu indésirable, jusqu’à un certain point, dans les milieux liés à la Commission Nobel. […] En 1971, a été surtout mise en avant la menace qui planait sur les capitaux norvégiens investis au Brésil, avec le risque éventuel d’expropriation, nationalisation ou confiscation de ceux-ci, au cas où la candidature de l’archevêque d’Olinda et Recife l’aurait emporté.
Par ailleurs, la position de cette ambassade en ressort encore plus affaiblie par le fait que les deux arguments de base utilisés pour rendre polémique la personne de l’archevêque brésilien ont été abondamment diffusés dans la presse de ce pays, au travers d’articles virulents, de critiques au gouvernement brésilien et de louanges au candidat au Prix de la paix, vaincu. [30]
Après les décisions négatives de la Commission Nobel pour ne pas attribuer à Dom Helder le Nobel de la paix, des organisations de la jeunesse en Norvège, avec l’appui du Mouvement travailliste, des syndicats et des partis ouvriers de ce même pays, indignés, se sont organisés pour collecter des dons afin d’offrir à Dom Helder Camara – cette personnalité qui avait pour but de « rendre les opprimés conscients de leurs droits, de les rendre capables de lutter pour eux-mêmes, de leur propre initiative » – le Prix populaire de la paix.
Le Prix a été remis par Egil Ytrearne, président de la Commission du Prix populaire de la paix et leader de la Ligue norvégienne de la jeunesse (Noregs Ungdemslag) une organisation non politique qui a reçu l’appui de toutes les couches du peuple norvégien, content de saluer et payer un tribut au grand pionnier de la lutte contre l’oppression et la pauvreté, avec le discours du maire d’Oslo, où a eu lieu solennellement la remise du prix [31].
Le président de la commission organisatrice a déclaré :
Lorsque nous est parvenue la nouvelle que Dom Helder, une fois de plus, n’avait pas été jugé digne de recevoir le prix Nobel de la paix, même cette fois ci, en 1973, cela a provoqué une réaction ample et spontanée dans l’opinion publique norvégienne.
Lors du lancement de la campagne avec la représentation de tous les courants politiques, la finalité du prix a été de trouver des ressources pour faire un don d’argent, destiné à être remis à l’archevêque brésilien.
[…] Il a été refusé, pour la quatrième fois, au prix Nobel de la paix. Le Prix populaire de la paix lui est remis pour son œuvre en faveur de la paix et de la justice sociale, grâce à sa lutte contre l’exploitation des foules humaines au Brésil et dans le « tiers monde ».
Lors de la cérémonie, Dom Helder a été salué par Bergfrid Fjose, membre du Parlement norvégien représentant du Parti démocrate-chrétien ; par Ragnar Karlheim, chef du syndicat du commerce norvégien, par Kaare Stoyle, chef de l’Église Norvégienne et par le Révérend Gunnar Stalsett, secrétaire général du conseil des relations extérieures de l’Église de Norvège. Tous ont présenté Dom Helder comme étant le très grand candidat au prix Nobel de la paix, par des discours exaltant la stratégie de la non-violence qu’il préconisait. [32]
Se sont joints à cette campagne, en plus de la Norvège : la Suède, le Danemark, la Finlande, l’Allemagne de l’Ouest, la Hollande, la Belgique, l’Autriche et l’Italie. Le prix a été remis en couronnes norvégiennes, auxquelles se sont ajoutés des marks, remis lors d’une séance ultérieure, à Francfort (Allemagne). [33]
La cérémonie de remise du Prix populaire de la paix s’est close par un appel du directeur de campagne, Gunnar Stålsett.
Le nom de Dom Helder Camara a été, une fois de plus, soumis à la Commission Nobel, avec l’appui de 450 parlementaires de divers pays européens. Notre mouvement est, en un mot et au nom de tous, un appel à la Commission Nobel pour qu’elle décerne à Dom Helder Camara, le prix Nobel de la paix en 1974. Peu importe si d’autres l’attendent. Camara ne doit plus attendre. Nous en finissons, car cette action, après un bref au revoir, remercie tous ceux qui l’ont rendu possible. [34]
Le Prix a été décerné à Oslo, le 10 février 1974, et lors de la cérémonie, celui à qui était rendu hommage a remercié avec un long discours au cours duquel il propose une alliance, une sorte de pacte pour faire moralement pression sur nos mais, nos parents, nos connaissances afin qu’ils prennent conscience des cas d’injustice, qu’ils ne se laissent pas manipuler, qu’ils réagissent contre tout écrasement des êtres humains, quels qu’ils soient.
[…] Et si nous remplacions les œcuménismes étroits par un œcuménisme planétaire. Dieu nous aidera. Si nous ouvrions un crédit de confiance à celui qui aime l’être humain, l’aimer sans le savoir, le Créateur et le Père, le Seigneur se servira de notre insignifiance, de notre néant, pour faire des merveilles.
Avec des millions de personnes, qui solidairement seront inattaquables, nous changerons les gouvernements en leur inculquant un sens plus humain ; nous libérerons les techniciens qui enfin pourront utiliser l’intelligence et la compétence au service de la vie et non de la mort ; nous libérerons les militaires, les gens comme nous, et également fils de Dieu, car sera arrivé le jour où, avec leurs épées, ils ont forgé le soc de la charrue et avec leurs lances, des faux. Aucune nation ne lèvera l’épée contre l’autre et elles ne se feront plus la guerre. Rêve, Utopie ? Pour le peu qu’il me reste à voir, la Révolution Humanitaire a déjà commencé. Une révolution qui a comme base l’amour de la vérité pour le prochain. Si le nombre des opprimés croît chaque jour, à tout instant, croît également, le nombre des minorités qui participent à la grande pression morale et libératrice. Ce qui diminue c’est le nombre des indifférents, des tièdes.
Le prix que vous m’avez remis, je le mettrai au service de ces rêves, de ces utopies. Ce sera une contribution à une nouvelle guerre – sans violence – pour l’humanisation du Monde. [35]
Le jour suivant, 11 février, lors de la réception du prix à Francfort, en Allemagne, il poursuit sur le thème de l’humanisation de l’homme :
L’homme, créé à l’image et à la ressemblance de Dieu, est destiné à participer à la vie divine, à la nature divine du pouvoir de Dieu, en dominant la Nature, en contemplant la Création initiée par le Père, en regardant la libération commencée par le Fils ; en regardant l’humanisation du Monde, un travail à effectuer conjointement avec l’Esprit de Dieu.
Délire ? Utopie ? L’impossible des impossibles est devenu réalité : le Fils de Dieu s’est incarné, il s’est fait Homme, il est devenu notre Frère. Après ce prodige, que peut-on espérer de plus ? Le père en préparant la divinisation de l’Homme nous aidera certainement dans ce travail urgent que l’on ne peut ajourner, celui de l’humanisation de l’Homme. [36]
Qui a étudié les idées de Dom Helder dans ses circulaires, ou écrites dans ses veilles, dans ses entrevues dans les articles de journaux sait que ses dénonciations des injustices et de l’arbitraire terrestre ne sont pas limitées au pasteur des âmes, comme tant de personnes le voulaient.
Dans des régions comme celle du Nord-Est brésilien, les plus grands colporteurs de la radicalisation et de la violence sont tous ceux qui traitaient de subversifs et communistes les mouvements pacifistes mais courageux, décidés à exiger le développement intégral, c’est-à-dire celui de tout homme, de tous les hommes. [37]
Dom Helder a scandalisé son époque en refusant le luxe du Palacio dos Manguinhos [38], pour aller habiter, jusqu’à sa disparition, au fond de l’Église des frontières, rue Henrique Dias, à Recife ; il a dénoncé en détail le système des prisons et des tortures au Brésil, instrument essentiel des enquêtes de la Sécurité nationale ; il est devenu, à cause de cela, l’ennemi de la dictature et il a été interdit, pendant de nombreuses années, de toute intervention dans les médias, comme lui-même l’a souligné : à attaques possibles, défense impossible [39]. Il a été accusé par ses détracteurs d’être de connivence avec le marxisme, une idéologie jugée comme contraire aux principes chrétiens ; et même ainsi, il est devenu la personnalité de l’Église catholique la plus connue au monde.
Enfin, le Dom qui, en avril 1978, s’exprimait dans la revue Status, s’est exclamé :
Subversif… communiste… Quand on me traite de communiste, je réponds : Vous n’avez rien compris. Je ferais le jeu du communisme si je continuais à me servir de l’Église comme d’un opium du peuple ; si je continuais à parler du Christ comme d’un sauveur exclusif pour la vie éternelle. Bien sûr que le Christ est un sauveur, et qu’il existe une vie éternelle. Mais l’éternité commence ici-bas. Ne venez pas me dire que dans mon archidiocèse il y a deux millions d’âmes. Des âmes incarnées. Des âmes à l’intérieur de corps. Je n’ai pas d’âmes, je n’ai que des hommes ! Et des hommes qui ont besoin de manger, des hommes qui ont besoin de maisons, des hommes qui ont droit à l’éducation, des hommes qui ont droit à avoir du travail. Des hommes qui n’ont pas besoin d’aumône mais qui ont besoin de justice ! [40]
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– Dial – Diffusion de l’information sur l’Amérique latine – D 3372.
– Traduction de Gérard Panthier, avec la collaboration de José de Broucker.
– Source (portugais du Brésil) : PERNAMBUCO. Comissão Estadual da Memória e Verdade. Prêmio Nobel da Paz : A Atuação da ditadura militar brasileira contra a indicação de Dom Helder Câmara. « Cadernos da memória e verdade », vol. 4. Recife : Secretaria da Casa Civil do Governo do Estado de Pernambuco / Companhia Editora de Pernambuco, 2015, 234 p.
En cas de reproduction, mentionner au moins les auteurs, le traducteur, la source française (Dial - www.dial-infos.org) et l’adresse internet de l’article.
[1] Il déclarait en août 1970 : « Est arrivé Frère Tito, avec les lettres de Frère Leão, la fille d’Aglaia et de Hollande. Je constate qu’il y a des circulaires perdues. Ce serait bien si au moins ne se perdaient pas celles qui contiennent l’avant-projet du livre de Bernhard ! Aujourd’hui arrivera du “courrier” avec Maura, sœur de Gerusa. » Voir la 108e circulaire. Recife, 28-29/08/1970. Documents IDHEC/CEDOHC.
[2] Entrevue demandée à Monseigneur Helder Camara pour la revue Confirmando de Buenos Aires. 623e circulaire, après le concile, Recife, 6-7/12/1969. Dans : ROCHA, Zildo [éd.]. Dom Helder Camara : Circulares interconciliares. Recife : Companhia Editora do Pernambuco / Instituto Dom Helder Camara, vol. IV, t. IV, p. 271-274.
[3] Il écrit dans l’un de ses rendez-vous : « À titre de curiosité, jetez un œil à quelques-unes des lettres reçues de l’étranger : […] il y en a une d’un humble Père [sic] canadien, ordonné il y a quatre semaines, et qui recevant en cadeau d’ordination 900 dollars pour acheter une automobile, en a acheté une pour 600 dollars afin d’en envoyer les 300 économisés, à l’Évêque… » Idem, p. 228.
[4] Voir quelques poésies dans : FILHO, Carlos Pena. Entrelinhas : Dom Helder Camara [Interlignes : Dom Helder Camara]. Recife : CEPE / Instituto Dom Helder Camara, 2009. Œuvre illustrée et élaborée à partir des contrepoints de Helder Camara aux poésies de Carlos Pena dont il était un admirateur.
[5] ROCHA, Zildo ; SIGAL, Daniel [éd.]. Dom Helder Camara : Circulares interconciliares, op. cit., vol. II, t. I, p. 3.
[6] 623e circulaire, Recife, 6-7/12/1969. Dans : ROCHA Zildo ; SIGAL, Daniel [éd.]. Dom Helder Camara : Circulares pós-conciliares, op. cit., vol. IV, t. IV, p. 275.
[7] Circulaire spéciale, écrite de Rome les 24-25/01/1970. Document IDHEC/CEDOHC.
[8] 92e circulaire, Recife, 3-4/08/1970, Document IDHEC/CEDOHC.
[9] 121e circulaire, Recife, 25-26/09/1970. Document IDHEC/CEDOHC.
[10] 123e circulaire, Recife, 28-29/09/1970. Document IDHEC/CEDOHC.
[11] Annexe XXXII. Courrier spécial de l’ambassade d’Oslo n° 605 (29/12/1971). Voir l’article d’Henry Notaker, p. 2-10.
[12] 98e circulaire, Recife, 18-19/08/1970 ; 102e circulaire Recife, 22-23/08/1970 ; et 110e circulaire, Recife, 01-02/09/1970. Documents IDHEC/CEDOHC.
[13] 167e circulaire, Recife, 30-31/12/1970. Document IDHEC/CEDOHC.
[14] 269e circulaire, Recife, 23-24/07/1971. Document IDHEC/CEDOHC.
[15] 303e circulaire, Recife, 17-18/10/1971. Documents IDHEC/CEDOHC.
[16] 304e circulaire, Recife, 19-20/10/1971. Documents IDHEC/CEDOHC.
[17] 322e circulaire, Recife, 14-15/11/1971. Appel aux minorités abrahamiques. Documents IDHEC/CEDOHC.
[18] Annexe III. Lettre ouverte à Willy Brandt, en intégralité.
[19] Ibid.
[20] Le texte se termine par le traditionnel « Bénédictions affectueuses du Dom » et la phrase « Je vais voir si cela vaut la peine que je l’expédie » faisant référence à l’avis qu’il demandait à la famille mecejanense avec laquelle il communiquait depuis longtemps.
[21] Document des Archives nationales à Brasilia. BR_AN_BSB_VAZ_091_0181, p. 2-8. Revue Status, p. 15.
[22] 118e circulaire, Recife, 31/04/1973. Document IDHEC/CEDOHC.
[23] 153e circulaire, Recife, 28-29/07/1973. Document IDHEC/CEDOHC.
[24] 148e circulaire, Recife, 7-8/07/1973. Document IDHEC/CEDOHC.
[25] 164e circulaire, Washington (États-Unis), 27-28/08/1973. Document IDHEC/CEDOHC.
[26] 183e circulaire, Recife, 16-17/10/1973. Document IDHEC/CEDOHC.
[27] 103e circulaire, Recife, 02-03/02/1973. Document IDHEC/CEDOHC.
[28] 183e circulaire, Recife, 16-17/10/1973. Document IDHEC/CEDOHC.
[29] Annexe VI. Message n° 324 du 29/10/1970 de l’ambassadeur Jayme de Souza Gomes au Secrétariat d’État.
[30] Annexe XXXIV. Rapport secret n° 122 du 28/02/197.
[31] APEJE - DOPS, dossier Dom Helder Camara, op. cit., p. 113-127. Folkets Fredspris, bulletin imprimé, p. 9, 11, 12 et 17-19. http://www.acervocepe.com.br/comissao-verdade.html.
[32] Discours de l’évêque Kaare Stoylen. Idem, Folklets Fredpris, p. 20-21.
[33] Discours d’Egyl Ytrearne. Idem, Folklets Fredpris, p. 13-14.
[34] Discours de Gunnar Stålsett. Idem, Folklets Fredpris, p. 22-23.
[35] Discours de Dom Helder quand il a reçu le Prix populaire de la paix. Idem, Folklets Fredspris, p. 24-29.
[36] Ibid., p. 30-33.
[37] 623e circulaire, Recife, 6-7/12/1969. Dans : ROCHA, Zildo ; SIGAL, Daniel [éd.]. Dom Helder Camara : Circulares pós-conciliares, vol. IV, t. IV, p. 275.
[38] Résidence officielle – et très luxueuse – de l’archevêque d’Olinda et Recife – NdT.
[39] 636e circulaire, Recife, 31/12/1969 - 01/01/1970. Dans : ROCHA, Zildo ; SIGAL, Daniel [éd.]. Dom Helder Camara : Circulares pós-conciliares, vol. IV, t. IV, p. 338.
[40] Revue Status, op. cit., p. 9. BR_AN_BSB_VAZ_091_0181, p. 4.